Retour d’arrêt maladie chez Dassault Aviation : le passage par la case « entretien » critiqué

Depuis plusieurs mois, l’avionneur met en place un plan de lutte contre l’absentéisme, son taux moyen étant de 6,89 % (soit 18 ETP selon le calcul de la CGT). La moyenne nationale, elle, est d’environ 4,5 %. Pour ce faire, il a fait appel à la société Alma Consulting, missionnée entre autres pour mener une étude test auprès d’une population réduite. Objectif à terme : faire passer un entretien dit de « ré-accueil » aux salariés qui rentrent d’un arrêt maladie de plus de 15 jours ou qui ont eu trois arrêts successifs courts (moins de 5 jours) sur une période de 12 mois glissant.Des managers ont été formés en ce sens.

Opération… dé-banalisation

Dès l’annonce du dispositif en CCE en janvier dernier, la CGT décryptait que Dassault Aviation voulait ainsi inculquer l’idée que l’arrêt maladie ne doit pas être banalisé. Et le syndicat de supposer que certains salariés seraient même tentés d’écourter leur arrêt, redoutant leur entretien de retour devant leur N+1 (ou le N+2 au-delà de trois arrêts).

L’enquête interne sur l’absentéisme menée par Alma Consulting n’a toujours pas été restituée aux représentants du personnel. Présent à la réunion extraordinaire du 13 juin dernier du CHSCT du site d’Argonay, un inspecteur du travail a livré plusieurs observations quant à l’utilisation de l’entretien de  »ré-accueil ». Il ne pourra y avoir de caractère obligatoire (en encore moins de sanctions) car celui-ci n’est pas inscrit dans le règlement intérieur de l’entreprise. Quand bien même il le serait, un  »caractère discriminatoire » pourrait apparaître selon l’état de santé du salarié et à ce titre, serait rejeté par l’inspection du travail.

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