Mercredi 9 juillet, s’est tenu, à Saint-Cloud, le C.C.E d’U.E.S, en présence de MM Trappier, Segalen et Cara.
Notre président nous a présenté la situation de l’entreprise.
Dans son intervention, celui-ci nous explique que nous sommes actuellement « face à des incertitudes, des turbulences, avec une reprise du marché civil encore faible ».
Il nous rappelle que la société repose sur 3 piliers
• Le militaire France
• Le militaire Export
• Le Falcon.
Concernant le Falcon, le premier trimestre aurait été décevant, même si, depuis le Salon EBACE (Suisse), les commandes reprennent gentiment.
Les lancements des 5X et 8X ont reçu un bon accueil, de la part des clients, avec déjà des commandes fermes engendrées. Ces deux programmes suivent leurs cours, le 1er vol du 5X est prévu pour le 1er trimestre 2015, une certification en 2016 pour des livraisons en 2017. Quant au 8X, les premières livraisons sont prévues pour 2016. L’ajout de ces deux appareils permet, d’après le président, à la société d’étoffer son « catalogue ».
Le Rafale est pour notre P.D.G une priorité. Une signature export devient urgente. Les différents prospects, l’Inde et le Qatar seraient actuellement sur le bon chemin, mais la durée de ces négociations ne jouerait pas en notre faveur. Concernant le Rafale France, les différentes déclarations du Ministre de la Défense, Monsieur J.Y Le Drian, sont de nature à rassurer l’entreprise.
Monsieur Trappier dit vouloir dimensionner la société pour répondre à toute éventualité, celle d’une reprise Falcon et de contrat Export, mais aussi se préparer à un tout autre dimensionnement, si ni l’un ni l’autre n’était au rendez-vous.
Lors de son intervention et échange avec les organisations syndicales, notre président est surtout venu relayer le message, tant de fois répété sur le coût du travail !!!
« Nos concurrents américains sont moins chers », « parité €/$ », « leur fiscalité est meilleure » l’Amérique est un pays low cost, « high-tech ».
Pour lui, contrairement à sa première décision de s’augmenter de + de 63 %, dès son arrivée, avec un salaire annuel de 1 300 000 €uros, les salariés doivent encore se serrer la ceinture, afin de rester compétitifs.
Pour cela, sa boîte à outils est la négociation en cours sur l’Organisation du Temps du Travail (O.T.T), la première pierre à son édifice, la lutte contre l’absentéisme étant son ciment. Quant aux salaires nous serions dans une entreprise où la politique salariale serait de haut niveau.
Sur l’absentéisme, il a vivement critiqué le cabinet Alma
CHARGES DE TRAVAIL – EFFECTIFS
La présentation des plans de charge d’études et de fabrication a été faite par Monsieur Segalen, S’écoutant parler, celui-ci s’est évertué à nous expliquer les différents scenarios, commandes, non commandes, contrat Export, non contrat… pour au final retomber sur les vieux discours : « vous voyez bien, nous naviguons à vue « .
Pour la C.G.T, si certes il existe des « incertitudes » comme partout, les planches présentées hier sont loin d’être la représentation du discours !!!
Les plans de charge études et fabrication sont assurés jusqu’en 2016.
Concernant les effectifs, ceux-ci sont en légère augmentation, avec + 28, essentiellement dans la catégorie « Spé études ». La direction confirme sa décision d’embauches des « Spé Fab », Segalen rajoutant sur les effectifs, nous allons vers une « réduction de l’augmentation », comprendra qui voudra, et regrette le nombre élevé d’intérimaires sur les sites de production, notamment celui d’Argenteuil.
Dassault. Falcon. Service. : l’achat du terrain de 10 hectares à Sabena Technic, permettra à D.F.S, de s’implanter dans la région bordelaise et résoudre son problème actuel de taille de hangar qui était trop petit pour assurer la maintenance technique des gros Falcon que sont le 7X, le 5X et le 8X.
A la question : que va devenir D.F.S Le Bourget, la direction répond qu’ils seront en « synergie » et qu’il n’est pas question de fermer le Bourget.
Désignation d’un représentant du CCE d’UES au Conseil d’administration de Dassault-Aviation
Petits arrangements entre amis !!
Une fois de plus, la CGT a été victime de la coalition intersyndicale CGC, CFDT, FO qui a écarté le représentant CGT, Yannick DUIGOU, au poste de représentant du CCE d’UES au conseil d’administration, sous l’œil bienveillant et complice de la Direction Générale.
Une fois de plus, dans cette institution du CCE d’UES, la démocratie syndicale a été bafouée par des organisations syndicales réformistes, prêtes à tout pour conserver leurs prés carrés. Celles-ci n’hésitent pas à balayer la représentativité syndicale de ce CCE d’UES dans laquelle la CGT est la deuxième organisation devant la CFDT et FO.
C’est donc Mr GROELLI de la CFDT qui sera le représentant du CCE d’UES de Dassault-Aviation et de Dassault Falcon Service aux Conseils d’Administration.
A ce jour, nous ne connaissons toujours pas qui sera l’administrateur représentant des salariés au conseil d’administration de juillet. La CGC n’ayant toujours pas communiqué son nom.
Monsieur CARA s’est engagé à donner des moyens de fonctionnement pour qu’il puisse remplir sa fonction qui sera d’informer les salariés des propos et des décisions prises par le dit conseil.
Commission participation
Romain Clerc CGT, et Gosciniak Michel FO ont été désignés par le CCE pour siéger dans cette commission et la CGT a été reconduite pour en assurer la présidence.
COMMENTAIRE C.G.T
Des anciens aux plus jeunes, de l’ouvrier à l’ingénieur, après ce C.C.E un sentiment perdure : celui de ne pas être assez reconnu socialement.
Le sentiment dominant est bien celui de l’injustice entre les richesses créées, par notre travail et la répartition ce celles-ci qui devraient servir le principal atout de la société « l’Homme ».
En fait, le bras de fer entre la direction et les salariés se situe entre deux courants de pensée. Celui égoïste, qui profite à peu de privilégiés (Dassault, Trappier) et l’autre, légitime de faire profiter les salariés des richesses, notamment au travers des besoins exprimés.
Besoin de salaire qui reste encore aujourd’hui trop faible, besoin de concilier vie de famille et vie au travail, gravement remis en question avec la négociation O.T.T.
Cette pratique peu honorable, certes pas nouvelle de la part du patronat, trouve aujourd’hui un écho de plus en plus défavorable dans le monde du travail.
Il y a vraiment urgence de donner à ceux qui vivent de leur travail, qui font la richesse de l’entreprise, un autre objectif que celui de répondre à l’appétit financier des principaux actionnaires.
L’avenir de l’entreprise, celui de l’aéronautique, dépend bien de la place que l’on donne à l’activité humaine, sa reconnaissance, sa valorisation dans la marche de l’entreprise.
Chez Dassault, les principaux actionnaires, nos dirigeants, seraient bien inspirés de prendre en compte l’attente forte des salariés : une autre et plus juste répartition des richesses créées.
Les 360 millions d’€uros de bénéfices réalisés pour l’année 2013, + 27 % par rapport à 2012, ne sont-ils pas issus de nos compétences, nos savoir-faire, nos qualifications ??
Sans nous, les différents salons aéronautiques, où sont présentés les nouveaux programmes 5X, 8X, nEUROn… seraient-ils la vitrine du monde technologique où nos directions comptent bien remporter des marchés extrêmement juteux ?
Les propos de la C.G.T ne sont pas de diaboliser ceux-ci, juste de mettre l’accent, bien plus fortement, sur les conditions sociales de ceux qui réalisent, par leur activité professionnelle, ses prouesses technologiques et par là même, les richesses.
C’est à partir de ces considérations que votre syndicat C.G.T, continuera de débattre, d’élaborer, de revendiquer, avec vous, sur :
Quel progrès social chez Dassault, voulez-vous ?