Courrier Fédéral n°370

Ne laissons pas les patrons dévoyer une réelle colère sociale

La colère bretonne a occupé l’espace médiatique ces derniers jours. La fronde patronale contre l’écotaxe a tenté de faire oublier les luttes des salariés de l’abattoir Gad ou ceux de PSA Rennes et bien avant eux ceux de la SOBRENA, qui se battent pour leur emploi.
C’est cette exaspération sociale qui a conduit des salariés à se retrouver aux côtés de leurs patrons dans une manifestation à Quimper. Cette situation antagonique ne peut pourtant tromper personne. Les licencieurs et les licenciés n’ont vraiment pas les mêmes intérêts à défendre. Le bras de fer entre le gouvernement et les patrons bretons est un camouflet. L’écotaxe sur le transport routier a été vendue au grand public pour lutter contre la pollution et préserver l’environnement.
Le choix du précédent gouvernement Sarkozy-Fillon de céder à une entreprise privée la gestion de cette taxe est un scandale. Encore une fois, certains vont s’en mettre plein les poches au dépend des consommateurs et petits producteurs. Après l’offensive sur le travail du dimanche dans les magasins de bricolage, où les salaires flirtent avec le SMIC, le patronat détourne encore une fois la colère sociale des salariés pour arriver à ses fi ns. Ce nouveau tour de passe-passe transforme le ras le bol social en ras le bol fiscal. La fiscalité est une nouvelle fois la cible des patrons et de la droite. Pourtant, le fisc estime entre 23 et 32 milliards d’euros le manque à gagner de l’impôt sur les sociétés. Plus l’entreprise est grosse et moins elle paye d’impôt. Il existe une forte disparité entre les entreprises du CAC 40 qui payent en moyenne 8% d’impôt sur les sociétés contre 39% pour les PME.
A quelle hauteur nos entreprises de la métallurgie participent-elles aux financements des infrastructures, à l’éducation, la santé, etc ?
Ceux-là même qui licencient et pressent les salariés au nom de la compétitivité, ne cherchent qu’à sauver la rentabilité et leur marge bénéficiaire au détriment de l’intérêt collectif.
Jusqu’où iront-ils dans leur soif du profit ?
Quelle conséquence sur la vie et les conditions de travail des salariés ?

On les entend peu, ils font très rarement la une des journaux. Pourtant, sur l’ensemble du territoire, des salariés se soulèvent pour freiner les patrons. Comme ceux de CARTIER à Reims qui ont gagné des augmentations de salaires à hauteur de 110 euros par mois, ou encore ceux de CLESTRA qui ont gagné le maintien de l’activité et des emplois dans leur entreprise après plusieurs mois de luttes. Face au mécontentement massif du monde du travail, patronat et gouvernement prônent la résignation et le fatalisme. Ne baissons pas les bras. Allons à la rencontre des salariés, des militants pour transformer cette colère en revendications et propositions afin de faire reculer le patronat. Pour cela, nous avons besoin de syndiqués et de militants armés. Ainsi, les arguments développés dans les dossiers économiques et industriels de la fédération, sont autant d’outils à disposition des équipes syndicales. Suite à notre dernier Conseil National, d’autres outils sont en cours d’élaboration, sur les thèmes des salaires et du coût du capital.

La CGT a une grande responsabilité dans la période. Les salariés lui font confiance, elle doit l’assumer en proposant des actions concrètes et coordonnées très rapidement dans la prochaine période. Notre fédération fera rapidement des propositions dans ce sens.

Courrier Fédéral n°370

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