Courrier Fédéral n°367

la CGT , des valeurs sures

Le combat syndical que nous menons dans et en dehors de nos entreprises n’est pas toujours facile à jauger. A une époque où tout est observé, mesuré et calculé, la bataille sociale et ses enjeux restent à la merci des médias et des politiques qui laissent planer, pour une grande majorité d’entre eux, un sentiment de doute et de fatalisme à l’ensemble des citoyens de notre pays. Dans ces conditions, les perspectives que la CGT tente de partager au sein de notre société n’ont pas toujours d’échos favorables. Il n’est plus question de s’affronter qu’au seul patronat, il faut également combattre les idées reçues. Pourtant, nous n’avons jamais été aussi précis dans nos explications, dans nos propositions et dans nos revendications. A part nos détracteurs, tout le monde le reconnait. Ne manquerait-il pas quelque chose pour convaincre définitivement les foules ?

Le boucan orchestré par les grandes enseignes du bricolage ou de la parfumerie suite à l’interdiction du travail du dimanche ou de nuit, tend à nous faire culpabiliser sur le manque à gagner de ses salariés officiellement «volontaires». En voilà une belle mascarade, car la très grande majorité de ces salariés du commerce ne désirent pas travailler pendant ces plages horaires. Ils préfèrent profiter de leur famille et avoir des salaires revalorisés pour mieux subvenir à leurs besoins.

Le texte de lois sur les retraites qui entérine les 43 ans de cotisations pour un départ à taux plein est en débat chez les députés. Un comble, les dernières générations n’ont pas commencé le travail avant 22 ou 23 ans en moyenne. Il leur faudra quelques année de plus pour trouver un emploi en CDI puisque la précarité est de rigueur. Conséquences, ils ne partiront pas avant 65 ou 66 ans à la retraite ; pour les plus chanceux. L’avenir n’est pas reluisant surtout lorsqu’on voit l’empressement de nos anciens à quitter la tôle au plus vite. Là aussi, ils ne sont pas nombreux à vouloir travailler beaucoup plus longtemps ; l’envie de quitter le monde du travail est trop fort pour certains, c’est même un soulagement.

Non, la CGT ne nage pas à contre courant. Au contraire, elle est bien en phase avec les attentes et les aspirations des salariés. Nos propositions tiennent la route et sont économiquement viables ; mais elles dérangent le capital et ceux qui l’accompagnent.

A l’heure des grands acquis sociaux, nos adversaires étaient-ils plus tendres ? Le combat était-il plus facile? Il n’en est rien, bien au contraire ; le patronat ne faisait pas de quartiers et il était aussi, voire plus déterminé qu’aujourd’hui. Pourtant, les salariés ont su déplacer les montagnes et enjamber les obstacles. La CGT a su convaincre le monde du travail et gagner des droits nouveaux. Les valeurs que dégage notre organisation syndicale sont universelles. L’entraide, la solidarité, l’exigence d’un monde meilleur ; la plus part des salariés, des sans emplois, des retraités y aspirent. Nous devons tordre le coup à l’individualisme et redonner de l’espoir à nos auditeurs. Il ne faut pas seulement convaincre, il faut également faire rêver. Tout y contribue, notre dynamisme, notre volonté, notre détermination ou notre soif à combattre l’injustice, sans oublier bien sûr nos luttes. Nous avons la lourde tâche de susciter l’espoir du changement. Dans ces conditions, le rapport de forces s’inversera et le désarroi n’aura plus sa place dans nos entreprises. L’expérience et la sagesse ne suffisent pas, nous devons faire confiance à notre jeunesse et aux nouvelles générations. Tous les jours, des femmes et des hommes adhèrent à notre organisation et nous devons faire en sorte qu’ils y prennent toute leur place. La CGT le porte assez fort ; tous ensemble pour un monde meilleur… Vive la CGT.

Courrier Fédéral n°367

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