Courrier Fédéral n°361

Cachez ce coût que je ne saurais voir

Pas un jour ne passe sans qu’une partie du monde médiatique et politique d’obédience libérale bien sûr, assène à la population que le travail serait un coût à réduire drastiquement, immédiatement et durablement pour rendre les entreprises en France enfin compétitives dans une économie de marché mondialisé où la concurrence fait rage.

Donc pour parvenir à rendre soi-disant compétitives les entreprises, le patronat et ses valets tirent à boulets rouges sur notre protection sociale, nos emplois, notre pouvoir d’achat et fustigent les salariés à produire plus et plus longtemps.

Ce n’est pas une découverte. De tout temps le patronat a agi de la sorte, ne voulant pas payer le travail à sa juste valeur, permettant ainsi de dégager toujours plus de profits pour les siens. C’est d’ailleurs pour combattre cette exploitation que les salariés se sont organisés et ont structuré leur mouvement revendicatif. Cela a permis progressivement et à force des luttes des salariés de réduire le temps de travail, d’augmenter les salaires, protéger les salariés des aléas de la vie, de créer la retraite solidaire, de développer économiquement et industriellement le pays…

Le patronat revanchard voudrait nous faire faire machine arrière, nous renvoyer dans le passé en cassant notre modèle social à son profit.

C’est une hérésie, c’est aller contre l’évolution naturelle des choses et contre le progrès social, économique. Indéniablement, le patronat mène un combat d’arrière garde, un combat réactionnaire.

Coût du travail ou coût du capital ? Une absurdité répétée même 1000 fois par jour ne devient pas une vérité qui s’impose à tous. Le travail n’est pas un coût mais une richesse pour notre pays et sa population. Mais alors, qu’est-ce qui empêche les entreprises de créer plus de valeur ajoutée, plus d’emplois, plus de solidarité nationale… ?

Qu’est-ce qui conduit les dirigeants du pays vers cette obsession du coût du travail, qui en réalité n’existe pas, alors qu’ils pourraient en explorer une autre ?

En effet, pour masquer leur politique libérale et infliger aux salariés des reculs sociaux dont légitimement ils ne veulent pas, est martelé chaque jour que le travail est un coût, sans jamais parlé celui du capital et pour cause.

Et si nous, on en parlait ? Une étude récente commandée par la CGT à des économistes montre clairement que le surcoût du capital est en réalité largement responsable des contre performances du pays, du creusement des inégalités sociales, de l’explosion des revenus financiers, de la persistance du sous emploi massif.

Il y a donc bien une véritable bataille idéologique à mener pour d’une part déculpabiliser les salariés, actifs, retraités, privés d’emploi et se désintoxiquer des doctrines libérales. D’autre part, nous devons montrer que le coût du capital handicape le développement économique et social des pays.

Dans chacune des rencontres et discussions que l’on a avec les salariés, démontrons que les richesses créées par le travail doivent servir exclusivement à l’augmentation du pouvoir d’achat, au plein emploi, à l’investissement dans la recherche et l’outil de production.

Il est temps de revaloriser durablement le travail et sortir définitivement de la crise systémique à laquelle nous sommes confrontés. Jamais notre pays n’a été aussi riche, la productivité des salariés en France aussi élevée et la part des salaires dans la richesse créée aussi faible.

Inscrivons-nous dans la séquence de mobilisation proposée par la CGT pour exiger une autre répartition des richesses et une véritable justice sociale.

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