Courrier Fédéral n°359

10 septembre, ce n’est qu’un début…Soyons déjà très nombreux

Tous les ans, en cette période, les commentaires vont bon train sur le niveau de température de la rentrée sociale. Cette année ne dérogerait pas à la règle selon les médias. Les dossiers sont nombreux même si beaucoup n’évoquent que celui des retraites. Le gouvernement et le président de la République ont multiplié les initiatives durant l’été pour tenter de rassurer, d’expliquer sans pour autant afficher quelques signes de changement importants dans la politique menée.

Le changement se fait toujours attendre. Coté patronat, les exigences sont toujours plus fortes et les pressions sur le monde du travail toujours plus importantes notamment autour du fameux « coût du travail ». Cela frise souvent l’indécence en France et à l’échelle de la planète. La tragédie dont ont été victimes des centaines de salariés du textile au Bengladesh, est oubliée. Aussi, une grande marque suédoise d’habillement a décidé de délocaliser ces productions de Chine vers l’Ethiopie car les salaires y sont plus bas et les règles sociales inexistantes.

Indécent, le mot est trop faible ! Nous avons collectivement besoin de remettre les choses à l’endroit en pointant les responsabilités dans la situation que nous vivons. Rétablir les faits et la réalité dans un discours ambiant monocorde et culpabilisateur vis-à-vis de ceux qui ont un emploi, ou de ceux qui n’en n’ont pas ou des retraités, n’est-ce-pas la première responsabilité des militants et des syndiqués CGT ? Ainsi dans une filière présentée comme sinistrée, l’automobile, plusieurs équipementiers dont notamment FAURECIA et VALEO, voient leur capitalisation boursière progresser de plus de 50% et atteindre leur plus haut niveau historique. Les groupes du CAC 40 continuent à faire des bénéfices colossaux et à verser des dividendes importants aux principaux actionnaires que sont MITTAL ou la famille PEUGEOT par exemple.

Quand on dit que ce n’est pas la crise pour tout le monde ! Les exemples ne manquent. Le journal Challenges a affiché une progression de 25% en un an des 500 plus grosses fortunes en France…alors que l’INSEE annonce que le pouvoir d’achat a reculé de 1% dans notre pays pour la première fois depuis 1984.

DANS CE CONTEXTE, DES SALARIES QUI REVENDIQUENT, CE N’EST NI DEPLACE, NI INDECENT. C’EST JUSTE. Dans la période, exiger des embauches ou des augmentations de salaires, ce n’est pas vouloir mettre en péril l’économie du pays ou des entreprises. Au contraire, c’est favoriser la consommation, financer la protection sociale et donc la retraite. La CGT n’est pas la seule au monde à porter ces thématiques. Dans de nombreux pays, des syndicats et les salariés s’opposent aux politiques d’austérité menées par les gouvernements et le patronat. Les métallos allemands se sont mobilisés pour des hausses de salaires et à la veille des élections générales, le principal débat porte sur l’instauration d’un salaire minimum. En Afrique du Sud, ce sont l’ensemble des salariés de l’automobile qui sont en grève avec une revendication de 14% d’augmentation de salaire.

Il n’y a pas comme certains aiment trop souvent à le présenter, des salariés en France, égoïstes et attachés à leurs acquis, qui n’auraient rien compris à la mondialisation et à la compétitivité…et les autres. Nous pouvons nous féliciter de ce premier rendez-vous de mobilisation dès la rentrée de septembre. Nous sommes tous conscients que d’autres journées d’actions sont indispensables et très rapidement.Mais ces sujets, ces objectifs, les formes de lutte doivent être débattus avec le plus grand nombre de salariés. C’est notre seul gage de réussite.

Le 10 septembre, il y a besoin de frapper un premier grand coup où se conjuguent colère et propositions alternatives. Aucune forme d’action n’est à écarter: grèves, débrayages, participation aux manifestations.

SOYONS NOMBREUX DANS L’ACTION.

Courrier Fédéral n°359

Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.