- Trappier, M.Segalen,
Nous voilà réunis une fois de plus pour examiner les comptes annuels de l’entreprise. M. Nahon, expert aux comptes pourtant expérimenté, devra une nouvelle fois faire preuve d’imagination pour qualifier la situation : « excellente », « exceptionnelle », « record », …tous ces qualificatifs ayant déjà été utilisés et réutilisés les années précédentes !
Personne ici ne peut évidemment le contredire : la gestion financière de l’entreprise tutoie désormais les sommets du raffinement. Entre les achats/destructions d’actions, les 30 ans de provisions retraites défiscalisées, la couverture de change, les dividendes Thalès ou encore la clause d’indexation à l’inflation des contrats exports, effectivement, l’ex-comptable assis sur l’estrade devant nous a bien fait son travail.
Nous serons bien plus critiques en revanche sur la gestion industrielle de l’entreprise. Si tout le monde, vraiment tout le monde, se demande dans nos établissements s’il est vraiment possible de produire les appareils commandés, ce n’est pas sans raisons.
Le plan de restructuration lancé par le PDG en 2016, en mettant la lumière sur la rationalisation des filières, le fameux « bon sens » répété ensuite, a masqué de nombreuses externalisations. L’envoi de notre production en sous-traitance a été massif, démesuré.