Le CCE s’est tenu en présence de M.TRAPPIER, SEGALEN et PETIT. Ce CCE a commencé par le visionnage du film décrivant l’année 2017. Suite à ce film, chaque Organisation Syndicale a lu sa déclaration. Enfin le PDG est revenu sur les faits marquants de 2017 et les perspectives 2018 :
Congés 2018
La CGT et la CFDT ont fortement interpellé la DG sur l’étalement des congés et notamment pour les salariés de pouvoir disposer librement de la 4eme semaine. Suite à la soit disant demande de nos Directeurs d’établissements la DG avait lâché sur les 2 premiers jours de Janvier (de fait cette proposition n’était pas légale vu le délai imparti et la non signature des organisations syndicales). Néanmoins face à la mobilisation des salariés cette fois-ci (arrêts de travail + pétition) le PDG souhaite maintenant trouver un consensus sur cet accord temps de travail. Nous vous tiendrons au courant.
CIVIL
- Trappier a été optimiste quant au lancement du nouveau Falcon remplaçant le 5X, cet avion reprendrait la large cabine, la voilure, ainsi qu’un maximum d’éléments. Le tout conforté par un moteur éprouvé, PRATT & WHITNEY.
La reprise des ventes d’avions d’occasion en fin d’année 2017 laisse entrevoir, pour Eric TRAPPIER, une reprise des ventes des avions neufs dès 2018.
Avec 49 livraisons pour 2017 (comme en 2016) et un carnet de commande de 52 appareils dont des 5X non annulés (63 en 2016), il confirme la volonté de garder les livraisons à 50 appareils par an dès 2018.
Les prises de commandes 2017 sont de 38 Falcon contre 21 en 2016.
MILITAIRE
Monsieur TRAPPIER, dans son exposé est revenu sur l’année 2017 avec la satisfaction de la levée de l’option des 12 RAFALE supplémentaires pour le QATAR. Les prospects RAFALE restent les mêmes, le PDG espère la signature de nouveaux contrats en 2018.
La cadence se stabilisera à 2.
8 nouveaux RAFALE Egyptiens ont été livrés, ce qui porte à 14 appareils sur les 24 commandés.
A la question de la CGT quant à la diversification de nos programmes militaires, le PDG nous répond que le seul projet envisagé sera réalisé en coopération avec l’Allemagne pour un premier vol situé en 2040.
Les développements et essais des DRONES MALE, FCAS, NEURON se poursuivent selon les plannings prévisionnels.
Le Japon vient de commander un 4ème Falcon 2000 SURMAR pour ses garde-côtes.
PLAN DE CHARGES
- SEGALEN nous a présenté les plans de charges sous une nouvelle forme. À la lecture des documents sur les charges études et fabrications, il apparait une surcharge dès 2018 et 2019 avec un équilibre en 2020 (pour l’ensemble des directions et établissements de la société).
Pour combler cette surcharge la DG annonce une augmentation des heures supplémentaires, de la sous-traitance et de l’intérim. Concernant les embauches la direction reste très floue sans avancer aucun chiffre laissant chaque directeur d’établissement « MAITRE » en la matière !
EFFECTIFS
Suite au plan de transformation, aidé par les Congés de Fin de Carrière, les effectifs actifs passent de 7985 à fin 2016, à 7714 à fin 2017. Soit 271 salariés de moins. Les spécifiques fabrications et techniques étant les 2 catégories les plus impactées.
PLAN DE TRANSFORMATION
Le PDG affirme que « ce plan n’est pas une restructuration mais une modernisation de l’entreprise afin de répondre aux exigences de plus en plus importantes des clients », et confirme que « les transferts débutés, se poursuivront jusqu’en 2021, au volontariat » il insiste « Je précise à nouveau que les différents transferts prévus les prochaines années se feront au volontariat ».
De même il est précisé que même en cas d’acceptation tardive de la mobilité elles se feront avec les conditions négociées dans le cadre du plan de transformation.
Sur ce point la direction nous informe que les mobilités prévues en 2017 ont été effectuées entre les différents établissements. Pour 2018 environ 50% du personnel concerné par le transfert de leur activité serait prêt à suivre.
Pour la DG la mise en œuvre de la spécialisation des sites à travers le plan filière devrait être finalisée en 2020.
Le PDG a rappelé que ce plan vise à « faire toujours mieux et moins cher ».
DASSAULT FALCON SERVICE
Les orientations stratégiques de la DIRECTION de DASSAULT AVIATION pour DFS ont été présentées aux élus CCE.
Pour 2018, elles sont fondées sur :
- « L’évolution de l’outil industriel pour s’adapter aux changements du marché de la maintenance
- L’amélioration de la profitabilité et de la compétitivité de l’entreprise sur 3 ans pour être plus efficace par rapport à la concurrence
- La réussite la montée en cadence du F7X/8X à Mérignac en passant dès le début de l’année à 6 slots simultanément
- La présentation de l’étude sur l’évolution industrielle possible des sites du Bourget et de Mérignac en fonction des activités prévisibles F7X et F8X et de la tendance sur les avions LEGACY
- Le développement de l’activité charter F7X/8X pour les activités aériennes en profitant de l’intégration dans la flotte d’un F8X en remplacement d’un des deux F7X actuels
- La consolidation des progrès constatés sur l’activité « HANDLING » en 2017 (augmentation de parts de marché) »
Cette présentation ne nous permet pas de connaitre les réelles intentions du devenir de DFS au Bourget, en qualité de centre de maintenance majeur.
Depuis l’arrivée du F7X, en 2008 et la construction du H2, aucun investissement significatif n’a été consenti pour l’accueil de la maintenance programmée des nouveaux avions, si ce n’est la location de hangars (1.4 M€/an) sur l’aéroport du Bourget.
Le plan d’orientations stratégiques insiste sur la montée en cadence du site de MERIGNAC à 6 slots, objectif déjà atteint.
Un outil dans lequel aucun investissement à moyen et long terme n’est réalisé, ne permet aucune lisibilité dans l’avenir du site.
COMMENTAIRES CGT
Une fois encore, dans ce CCE de janvier, peu d’informations majeures et précises permettant d’appréhender la réalité industrielle de la société nous ont été communiquées. Et ce malgré la signature récente par notre PDG d’une charte éthique. Le but de cette charte ne serait-il pas juste de remonter dans le classement de Transparency International où notre société a été épinglée à plusieurs reprises pour son manque de transparence ?
Le PDG affirme que « ce plan n’est pas une restructuration mais une modernisation ». Pour rappel le Larrousse définit clairement la restructuration comme l’ « Action de réorganiser quelque chose selon de nouveaux principes, avec de nouvelles structures : La restructuration d’une entreprise. ». La langue française est très claire, même si le terme est impopulaire, nous subissons une restructuration.
Malgré l’optimisme affiché de la DG la CGT s’inquiète à nouveau de la perte significative des effectifs, des compétences et savoirs faire associés. Avec qui, comment, et dans quelles conditions seront réalisés les avions de demain ?
La vision de notre PDG reste mortifère « faire toujours mieux et moins cher ». On mesure aujourd’hui les limites de cette vision : nous battons actuellement des records de démission et de ruptures conventionnelles.
Le résultat est d’ores et déjà visible pour le site d’Argenteuil qui est mis sous tutelle de cadres dirigeants de Biarritz et de Saint-Cloud. Le reproche qui est fait : on ne tient plus les délais et la qualité nécessaire. Nous le répétons ce n’est pas en passant par de la sous-traitance que nous ferons mieux et moins cher. Et ce n’est pas en voulant faire moins cher que nous améliorerons la qualité de nos avions.
Pour la CGT, il n’y qu’une seule issue vers le haut possible, l’embauche, le tutorat, la formation, le tout associé à une vrai politique salariale motivante permettant de relever les challenges de demain.