Nous reprenons le travail après un été chaud, que ce soit par la température extérieure ou par les dernières mesures gouvernementales. Cette année, l’évènement le plus significatif de l’été est le passage en force de la loi dite « Travail » par le recours à l’article 49-3.
En quatre mois, la mobilisation contre la loi « travail » n’a pas faibli : 12 manifestations nationales ont mobilisé des centaines de milliers de salariés. Un million trois cent milles personnes dans la rue du 14 juin dernier. Une votation citoyenne qui a recueilli un million de signatures. Le 5 juillet, plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient dans la rue. Plusieurs militants ont fait l’objet de répressions répétées et de détentions arbitraires. Cette répression n’entamera pas la détermination de la CGT vis-à-vis du retrait de cette loi. Notre mouvement s’ancre dans la durée.
C’est un véritable matraquage médiatique contre notre organisation qui s’est déroulé dans les médias alors même que l’intersyndicale (sept syndicats) n’est jamais citée. Fait à souligner : il y a eu un rapprochement de la CFE-CGC qui s’oppose à la loi « travail ». 67% de la population sont pour le retrait de cette loi, dont 80% de jeunes de moins de 25 ans. Le « gouvernement Valls » est resté sourd.
Par contre, aucun écho de notre interpellation sur l’illégalité de l’inversion de la hiérarchie des normes! Aucun média n’a relayé ces faits, excepté l’Humanité. Il y a quelques jours, les experts du Comité des Droits Economiques Sociaux et Culturels des Nations-Unies ont rendu un rapport accablant pour la France et sa loi Travail. La journée du 5 juillet fût marquée, une fois de plus, par le déni de démocratie. Pour la 5e fois depuis qu’il est Premier Ministre, Valls a recouru à l’article 49-3, déjà utilisé à trois reprises en 2015 sur le projet de loi « Macron ».
La CGT a décidée de maintenir la pression cet été sous diverses formes d’initiative et d’actions, telles des stands installés à certaines étapes du Tour de France, avec distribution de tracts et le recueil de nombreuses votations citoyennes, des opérations péages gratuits…Nous devons préparer, dès à présent, la rentrée sociale avec un temps fort dès le 15 septembre.
Dans ce contexte délétère sur le plan de la politique nationale, la société DASSAULT AVIATION n’échappe pas au diktat des grands donneurs d’ordre. Le vrai problème est bien là !
Les informations que nous pouvons avoir des différents CCE sont souvent contredites par des annonces locales. Celles-ci vont dans le sens d’une installation d’une morosité et d’un pessimisme permanent. L’opinion de la CGT est bien différente et nous pensons que ces messages ont pour but de discréditer toute action syndicale et de museler le personnel. Après les rallonges au mérite, nous allons nous « battre entre nous » puisque la DG envisage de supprimer les AG comme pour les cadres…sans pour autant augmenter le pourcentage des AI. Ces discours alarmistes sont en totale contradiction avec les chiffres du dernier Conseil d’Administration du 27 juillet.
En effet, voici ce qu’il a été annoncé :
- Un chiffre d’affaire stable : 1 milliard 662 M d’€ au premier semestre 2016 contre 1 milliard 675 M d’€ au premier semestre 2015.
- Des prises de commandes stables : 13 milliards 931 M d’€ au premier semestre 2016 contre 14 milliards 175 M d’€ au premier semestre 2015.
- Un bénéfice en hausse : 185 M d’€ au premier semestre 2016 contre 179 M d’€ au premier semestre 2015.
Ainsi, ordre a été donné de mettre le flou dans la tête des salariés : « …au prochain CCE, la fumée blanche va sortir… c’est certain des mesures vont être prises… nous ne pouvons pas continuer comme cela, les commandes Falcon ne sont pas à la hauteur de nos espérances…il n’y a plus assez de travail…il nous faut un 3e contrat export… ».
Cette politique nauséabonde détruit l’esprit des salarié(e)s, menace nos conditions de travail, notre droit à revendiquer. Si on rajoute les effets de la loi « Macron » et ceux (peut-être) de la loi « Travail », c’est de nos emplois dont il s’agit !
La CGT ne peut pas laisser faire. Les salarié(e)s de Dassault Aviation Martignas ont majoritairement (élections professionnelles 44%) donné mandat à la CGT pour défendre ensemble leurs intérêts, pour revendiquer sur les libertés individuelles ou collectives. Ce n’est pas une mince affaire puisqu’il s’agit tout simplement de la vie démocratique dans l’établissement.
Notre directeur, dans sa grande mansuétude, a fait faire, pour les syndicats et le CHSCT, de nouveaux locaux. Aussi, afin de vous faire découvrir ceux-ci et d’élaborer un plan d’action pour les prochaines échéances, nous vous invitons à passer nous voir sur le temps de repas.
Martignas, le 5 septembre 2016