Hier à St Cloud se tenait la 4^ème réunion de NAO. Voici les nouvelles propositions de la direction.

Pour les salariés non cadres :

• L’Augmentation Générale passe de 0,5% à 1%, au 1^er février, avec un plancher de 21€ (brut).  + 1% si rafale export.

• Le « budget » des Augmentations Individuelles ne bouge pas ; toujours 1,8%, dont 0,7% d’ancienneté, donc réel 1,1%.

Pour les cadres :

• Le « budget » AI, passe de 2,8% à 3,3%. + 1% si rafale export.

La direction pense peut-être avoir calmé la grogne… mais voit-elle réellement le décalage, la fracture qui s’agrandit ?

Les propositions faites hier ne  permettront pas, pour une majorité de salariés, de maintenir leur pouvoir d’achat.

Le « descenseur social » continue de nous écraser !

Les propositions faites hier sont sensiblement identiques à celles de l’année dernière, et restent donc largement insuffisantes.

L’augmentation du SMIC de 1.1% au 1^er janvier est même meilleure que ce que la direction nous propose !

C’est pourtant bien grâce au travail des salariés, parfois dans des conditions difficiles, que notre société se porte bien.

Les résultats financiers sont bons : 3,9 milliards de trésorerie disponible, 45 millions de dividendes versés en 2012, 66 avions livrés en 2012.

Ces résultats sont bien le fruit de toute la chaine industrielle comprenant bien entendu les intérimaires, la sous-traitance sur place et à l’extérieur.

Ouvriers, cadres, techniciens, ingénieurs, préparateurs, caristes, magasiniers, contrôleurs : il n’y a pas de fainéants, nous avons tous fait notre part de travail !

Alors pourquoi vouloir augmenter encore coute que coute la profitabilité en rognant sur les augmentations salariales ?

Serait-ce pour investir fortement, serait-ce pour développer l’emploi, augmenter les salaires, améliorer les conditions de travail ?

Non, bien au contraire.

La direction, comme l’ensemble du patronat,  veut faire pression sur les emplois, sur les salaires, et intensifier toujours plus le travail pour augmenter la profitabilité. C’est purement inacceptable !

Pour la CGT, cette volonté de ne pas reconnaitre le travail au travers de réelles augmentations de salaires, reconnaissance des qualifications et de l’emploi est totalement injustifiée.

C’est une course folle qui ne mène nulle part : Extraire de plus en plus de bénéfices, au profit des actionnaires, focalisés uniquement sur la hausse de leurs propres revenus, quitte à mettre en péril  l’avenir industriel d’un groupe, une filière industrielle, est une aberration !

NOn entend ici et là, ou au travers des médias, (qu’ils possèdent), qu’il faut des riches  !!!!!

 Serge Dassault, au travers des dividendes, s’octroie 3 966 636 € mensuel.

• Soit l’équivalent de 1963 mois de salaire d’un coefficient 240 !

• Soit plus de 132 000 € par jour, samedi, dimanche compris (cela représente la partie visible de l’iceberg).

Quel sens cela a-t-il ?  Comment peut-on arriver à dépenser de telles sommes ?

Et surtout d’où viennent ces sommes ?

En 2012 avec un effectif de 7780 actifs, chaque salarié a produit 506 555€ de richesse soit 38 965 € par mois, 13ème mois compris.

OUI IL FAUT PARTAGER EQUITABLEMENT LES RICHESSES, ET EN PREMIER LIEU SUR NOTRE FEUILLE DE PAIE.

 Salaires, emploi, conditions de travail et protection sociale, nos objectifs de conquêtes doivent s’afficher clairement dans le cadre des NAO.

Depuis la création du groupe, les salariés, avec la CGT, ont pris le parti du développement d’une industrie aéronautique qui réponde aux besoins des populations.  Aujourd’hui la financiarisation de l’économie, remet tout en cause.

Pourtant, répondre aux besoins sociaux, reconnaitre et revaloriser les femmes et les hommes est fondamental au bon fonctionnement et au développement de l’entreprise.

• Revaloriser des salaires  permettant aux salariés de maintenir et améliorer leur pouvoir d’achat.
• Développer l’emploi et la formation pour permettre aux salariés de progresser dans leur domaine professionnel, transmettre et donner toute sa place à la jeunesse.
• Repenser une organisation du travail qui place le salarié au cœur d’un processus qui redonne du sens au travail, au collectif.

Certes, tout cela va à l’encontre de la recherche de profits faramineux à court terme. Et alors ?

La responsabilité sociale et citoyenne d’une entreprise historiquement construite sur les deniers de l’état n’est-elle pas de servir l’économie, plutôt que de  la vampiriser ?