Faire reculer les résignations
10 septembre, 10 et 15 octobre 2013, trois dates qui bornent la rentrée mais qui ne laissent pas une marque indélébile dans le paysage social du pays.
A cela, il y a sans aucun doute plusieurs raisons :
– La division syndicale.
– Un manque de visibilité des choix de lutte de l’intersyndicale CGT/FO/FSU/Solidaire.
– L’obstruction médiatique au débat contradictoire.
– La méconnaissance de solutions alternatives.
– La faible prise en compte de ces appels dans les entreprises.
Et pourtant, la situation sociale, économique et industrielle en France, mais aussi en Europe et dans le monde, impose à tous les niveaux de la CGT d’œuvrer au quotidien à la mobilisation des ingénieurs, cadres, techniciens, ouvriers mais également des retraités ou privés d’emploi. Les grands appels nationaux sont justifiés, la situation les impose mais ils seront réellement efficaces si dans nos entreprises nous nous donnons les moyens de mobiliser.
De nombreuses sociétés sont actuellement en lutte, bien souvent pour défendre l’emploi ou combattre des restructurations qui mettent à mal les droits et accords de ces travailleurs, mais dans la plupart bien peu de choses s’expriment alors que l’exaspération est à son comble. Dans tous ces lieux, il nous faut construire patiemment et en urgence un rapport de forces. Pour cela, il nous faut partir de la réalité vécue dans chacune de nos entreprises en tenant compte de la situation globale.
D’un endroit à l’autre, les revendications peuvent être différentes mais elles s’intègreront immanquablement à notre triptyque qui est emploi, salaires, conditions de travail et droits sociaux (retraite, Sécurité Sociale, …). Pour cela, il est nécessaire de réécrire à deux mains (salariés/syndicat) les cahiers de revendications et dans le même temps faire connaître nos propositions et analyses. Il y a un lien entre nos directions syndicales locales et les salariés, que nous «activons» de moins en moins, c’est celui qui passe par nos syndiqués et pourtant ils représentent une force considérable. Dotons-les des arguments nécessaires pour aller au débat, intégrons-les à nos réflexions, ils seront «l’outil» le plus efficace à la mobilisation. Mais également, a contrario, ils seront un apport considérable au bon fonctionnement de nos syndicats.
Par volonté de bien faire, d’aller au plus pressé, nous faisons trop souvent l’économie du débat interne. Les réunions de syndiqués sont occultées ou ne servent plus qu’à formaliser une décision déjà prise. Outiller nos camarades, c’est remettre au goût du jour le débat contradictoire, c’est aborder dans nos syndicats les grands sujets qui font la vie de chacune et chacun, telles les décisions politiques ou la situation internationale.
C’est en construisant cette démarche globale qui, d’une part met à la connaissance du plus grand nombre nos propositions alternatives et, d’autre part en matière de revendications comme d’actions part du particulier pour arriver au général (et vice et versa) permettra :
– de crédibiliser l’action,
– de donner de l’espoir aux travailleurs,
– de donner de la force aux rassemblements nationaux,
– et permettre des succès d’ampleur. Les militants de la CGT sont aujourd’hui un des rares vecteurs source d’espoir.
Notre responsabilité n’est que plus grande.