Changer d’aiguillage pour construire l’avenir
La bataille des retraites revient sur fond de crise économique et sociale, crise systémique du capitalisme mondialisé, mettant en concurrence les travailleurs du monde entier y compris concurrence entre les systèmes de protection sociale. Pour autant, devons-nous baisser les bras et les laisser, petit à petit, déstructurer nos acquis sociaux, ou à contrario les défendre, les pérenniser pour en obtenir d’autres, au travers de droits nouveaux, permettant à nos militants de combattre à armes égales ces politiques d’austérité, et de pauvreté sociale… Les rassemblements du 10 septembre auront au moins permis, dans un premier temps, de remettre au coeur de nos propositions revendicatives les salaires, l’emploi et la protection sociale, face au gouvernement qui multiplie les opérations de communication, afin de voir comment l’opinion réagit face à ces propositions contradictoires, et de restrictions budgétaires catastrophiques pour les plus fragiles… Le patronat, quant à lui, mène son bonhomme de chemin et de batailles idéologiques, notamment sur le coût du travail, sans jamais parler, bien entendu, du coût du capital. Le nouveau patron des patrons, Pierre Gattaz, demande de nouvelles exonérations à hauteur de 100 milliards d’euros (50 milliards d’exonérations sociales et 50 milliards d’exonérations sur l’impôt des sociétés). A ce train là, il ne restera plus grand chose pour financer notre protection sociale… La mobilisation doit donc continuer, partout dans nos bases, au travers des mille AG, des NOE/NAO qui vont bientôt démarrer dans nos groupes et/ou nos entreprises, et des luttes pour préserver nos outils de travail. La bataille de la vie syndicale doit se développer au travers d’une syndicalisation, non plus à la marge, mais au coeur de notre activité syndicale, afin de créer le rapport de forces nécessaire à nos ambitions, notamment développer notre industrie et réindustrialiser notre pays, qui en a tant besoin ! Nul doute que, face à ces enjeux importants de développement de notre syndicalisme, nos militants vont avoir à coeur de travailler à ce rassemblement puissant. C’est indispensable pour donner un coup d’arrêt dans toutes ces politiques d’austérité, d’attaques de notre industrie, qui deviendra une friche, si nous n’y prenons pas garde. Il n’y a qu’à regarder les statistiques qui parlent d’elles mêmes… Il faut changer d’aiguillage, nous sommes bien au carrefour d’une bataille idéologique. A nous tous de prendre la bonne direction pour que notre pays redevienne un grand pays industriel, un grand pays de luttes sociales victorieuses, pour remettre au coeur des enjeux l’humain et le travail, seule véritable perspective d’avenir…