Pour rappel, la classification de la nouvelle convention collective ne considère pas les êtres humains et leurs qualifications, mais les emplois, c’est-à-dire les postes.
La Direction considère que cette nouvelle classification ne constitue pas un système de gestion des promotions individuelles. Pour répondre à la demande légitime de reconnaissance de leurs compétences et expérience, la direction propose aux salariés un dispositif de reconnaissance individuelle.
Quel qu’en soit le statut, non-cadre ou cadre, chaque emploi comportera trois niveaux basés sur la compétence et l’expérience: 1-débutant, 2-confirmé,
3-expert. La Direction établira une grille de salaires minimaux par emploi, mais pas par niveau..
Les explications détaillées de la Direction ne convainquent pas la CGT :
- La reconnaissance de la compétence et l’expérience ne s’entend que dans l’emploi. En d’autres termes le salarié qui change d’emploi sera considéré comme débutant.
- Les règles de passage au niveau 3-expert exigerons du manager une justification écrite qui sera soumise à l’approbation des Ressources Humaines.
- La progression de niveau sera associée à une augmentation de salaire, laissée à l’appréciation du manager, et dont le montant sera contraint par la politique salariale en vigueur au moment du changement de niveau. Cette augmentation variera donc d’une année sur l’autre.
- Toutefois, la Direction nous assure oralement que des augmentations individuelles seront attribuées sans changement de niveau.
Au cours du premier semestre 2023, le manager positionnera d’autorité chaque membre de son équipe dans l’un des trois niveaux. Il communiquera ce positionnement au service RH qui aura la décision finale. Chaque salarié sera informé du classement de son emploi et de son niveau avant fin septembre 2023.
La CGT s’inquiète de la correspondance entre l’ancienne classification et la nouvelle. Quel niveau sera attribué à un technicien aujourd’hui classé 285 ou 305 ? De même, quel niveau sera attribué à un ingénieur position IIIA ? La Direction nous répond que les acquis ne sont pas garantis à vie, et refuse d’établir un système de correspondance.
Depuis 1934, le patronat de la métallurgie a toujours refusé de négocier avec la CGT une convention collective unique qui régirait la carrière de tous les salariés, de l’ouvrier à l’ingénieur. Suite à la grève générale de 1968, le patronat entra enfin en négociation pour signer en 1972 les conventions collectives de la métallurgie que nous connaissons. 50 ans plus tard, le patronat arrive à ses fins, en imposant cette nouvelle convention collective, dont le but non dissimulé est la diminution de la masse salariale. En ne reconnaissant pas les diplômes à l’embauche, en classant les emplois et non les femmes et les hommes, et en niant l’expérience et la compétence du salarié, le patronat se rapproche du paiement au poste. Depuis le début des négociations, la CGT s’est opposée à cette réforme qui pose bien plus de problèmes qu’elle n’en résout.