Cette première réunion a servi à la remise des documents obligatoires sur l’évolution des effectifs et des salaires durant l’année 2018. Une nouvelle fois, ces documents ne permettent pas une juste analyse de la situation femmes/hommes, de l’emploi, des qualifications et des rémunérations. En effet, par exemple, la catégorie des cadres avec un indice supérieur à 100 n’est pas divisée, aucune différence n’est faite entre les P1, P2 et P3.
De son côté, la CGT a déposé lors de cette réunion son cahier revendicatif à la Direction Générale.
Effectifs 2018 :
Malgré, les propos de M.PETIT lors des NAO 2018, (que les effectifs devaient être en positif dans toutes les catégories et tous les sites), nous constatons une baisse constante des effectifs spécifiques fabrication et que le delta dans certains sites reste aussi en négatif.
Pour la CGT, cette politique est en contradiction avec les futurs plans de charge et programmes à venir.
Effectifs 2017 | Effectifs 2018 | Évolution 2017-2018 | |
Argenteuil | 846 | 755 | -91 |
Argonay | 440 | 441 | +1 |
Biarritz | 897 | 896 | -1 |
Istres | 646 | 639 | -7 |
Martignas | 422 | 447 | +25 |
Mérignac | 1398 | 1567 | +169 |
Poitiers | 118 | 112 | -6 |
Seclin | 261 | 299 | +38 |
Saint-Cloud | 3018 | 3050 | +32 |
Nous déplorons le niveau de démission (63) et de rupture conventionnelle (27) restant identique à celui de l’année dernière. Pour la CGT c’est un signal clair et une sanction au non changement de la politique salariale et sociale de notre société (imposition des congés, stagnation des salaires, manque de perspectives d’évolution de carrière, choix industriels de nos dirigeants, etc.).
Sur ce point, M. Petit estime que ce niveau de démissions et ruptures conventionnelles est dû à l’évolution sociétale en France.
Malgré nos alertes sur ce nombre important de départ, révélateur sur le mal-être dans l’entreprise, notre DRH persiste à invoquer plusieurs motifs sans jamais remettre en cause sa politique salariale et sociale !
De même, nous constatons seulement 14 embauches d’apprentis sur les 68 apprentis qui ont fini leurs contrats. Là aussi, M.PETIT nous invoque le choix de ces apprentis à ne pas vouloir rester dans la Société.
Preuve que la Société Dassault n’est plus aussi attrayante qu’elle a pu l’être par le passé.
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Masse salariale :
Une nouvelle fois en 2018 les augmentations de salaire des cadres sont supérieures aux augmentations des non-cadres en pourcentage. Actuellement le pourcentage d’évolution moyenne de salaire d’un cadre est de 3.15% alors qu’il est de 2.68% pour les non-cadres.
C’est pourquoi la CGT demande à chaque NAO que les augmentations soient équivalentes en pourcentage pour les cadres et les non-cadres.
Égalité femmes/hommes :
La CGT relève une nouvelle fois, une importante disparité de traitement salarial entre les hommes et les femmes de 11 410 € concernant la catégorie cadre indice >= 100 : 67 492 € brut/annuel pour les femmes contre 78 902 € brut/annuel pour les hommes (avec une moyenne d’âge équivalente).
Pour la Direction Générale, il n’existe aucune disparité malgré ces chiffres !
Pour la CGT, il existe bien une différence de traitement salarial entre les femmes et les hommes.
Ascenseur social :
La DG se gargarise que 948 salariés cadres et non cadres ont eu une promotion dont 82 non cadres (305) sont passés cadres 14.
Contrairement à la Direction, la CGT constate que seulement 13% de l’effectif ont évolué !
Commentaires CGT
La CGT ne cautionne pas cette continuelle baisse des effectifs spécifiques fabrication, telle que la Direction Générale l’applique, au regard du plan de charge actuel et futur. Celle-ci induit depuis des années une perte de savoir-faire engendrant au final une perte de qualité tant en conception qu’en fabrication de nos avions.
La non-reconnaissance des compétences des salariés, par un manque d’évolution professionnelle, démotive l’ensemble du personnel et créé un mal-être au travail.
La grogne sociale qui secoue notre pays, le monologue de notre DG lors des NAO, fait qu’aujourd’hui les gilets jaunes pourraient apparaitre rapidement dans nos établissements si la DG ne répond pas favorablement à l’ensemble de nos revendications avec comme points essentiels des augmentations de salaire décentes, une politique d’embauches conséquentes et la mise en place d’une totale subrogation.
Le 7 Janvier 2019