Cette première réunion a servi à la remise des documents obligatoires sur l’évolution des effectifs et des salaires durant cette année 2017. Une nouvelle fois, ces documents ne permettent pas une juste analyse de la situation femmes/hommes, de l’emploi, des qualifications et des rémunérations. En effet, par exemple, la catégorie des cadres avec un indice supérieur à 100 n’est pas divisée, aucune différence n’est faite entre les P1, P2 et P3.
De son côté la CGT a déposé lors de cette réunion son cahier revendicatif à la Direction Générale.
Effectifs 2017 :
La limite historique de 2000 spé-fab minimum, permettant d’assurer la fabrication de nos avions, n’existe plus pour M. Trappier. En seulement un an nous sommes passés de 2008 à 1861 spé-fab (-7%) avec un record pour Argenteuil qui perd 105 salariés.
La CGT considère que cette politique est incompréhensible compte tenu des attentes de la Direction Générale souhaitant progresser sur la qualité de nos avions.
Effectifs 2016 | Effectifs 2017 | Évolution 2016-2017 | |
Argenteuil | 951 | 846 | -105 |
Argonay | 447 | 440 | -7 |
Biarritz | 926 | 897 | -29 |
Istres | 643 | 646 | +3 |
Martignas | 429 | 422 | -7 |
Mérignac | 1353 | 1398 | +45 |
Poitiers | 125 | 118 | -7 |
Seclin | 271 | 261 | -10 |
Saint-Cloud | 3099 | 3018 | -81 |
Un autre phénomène inquiétant est le doublement des salariés ayant recours à une démission ou à une rupture conventionnelle. Ils sont désormais près d’une centaine à avoir quittés la société de cette manière. Pour la CGT c’est un signal clair et une sanction aux changements de la politique salariale et sociale de notre société (imposition des congés, progression des salaires, perspective d’évolution de carrière, choix industriels de nos dirigeants, etc.). Sur ce point M. Petit estime que cette augmentation du nombre de démissions est due à l’évolution sociétale en France et au fait qu’il y a eu une vague d’embauche en 2015. La Direction estime donc que si les démissions augmentent en 2017 c’est parce que la société a embauché en 2015. Pourtant la vague d’embauche de 2007-2008 n’a pas conduit à un doublement des démissions les années suivantes.
La capacité de nos RH à ne pas voir le résultat de leur politique d’austérité est affligeante !
Masse salariale :
Une nouvelle fois en 2017 les augmentations de salaire des cadres sont supérieures aux augmentations des non-cadres en pourcentage. Pour vos élus CGT cette différence n’a pas lieu d’être puisque les rémunérations prennent déjà en compte la différence de niveaux d’études. Actuellement le salaire moyen d’un cadre>100 est de 75 806 € brut/an alors qu’il est de 34 077 € brut/an pour les non-cadres. C’est pourquoi la CGT demande à chaque NAO que les augmentations soient équivalentes en pourcentage pour les cadres et les non-cadres. De plus, le nombre de bénéficiaires d’une AI, pour les filières 210/212 et ETAM, est en baisse de 25 % par rapport à 2016.
Congé de Fin de Carrière (CFC) :
Selon la Direction une majorité des salariés ayant recours au CFC sont des non-cadres venant des ateliers. Pour l’année 2017, 32 personnes sont partis via ce dispositif et actuellement 179 salariés sont en congé de fin de carrière. Pour l’instant toutes les demandes de CFC ont été acceptées. Mais, selon la Direction, ce ne sera peut-être plus le cas pour les prochaines demandes au regard des montées en cadence civil et militaire.
Égalité femmes/hommes :
La CGT relève une importante disparité de traitement salarial entre les hommes et les femmes de la catégorie cadre indice >=100 : 67 152 € brut/annuel pour les femmes contre 77 760 € brut/annuel pour les hommes (avec une moyenne d’âge équivalente). Le discours de la Direction Générale change sur le sujet, il existe maintenant bel et bien une différence qui est due à un plus grand nombre de femmes embauchées venant de « petites » écoles d’ingénieurs.
La CGT revendique que la Direction change sa politique salariale à l’embauche qui pénalise les femmes durant toute leur carrière.
Ascenseur social :
Nous pouvons constater que sur un an les effectifs de spé-fab aux coefficients 285 et 305 (les 2 plus gros coefficients de la filière atelier) ont diminués, passant de 1091 à 1027 (-6%). Cette baisse s’explique par une volonté de la Direction de ne plus faire monter en compétence et en qualification le personnel des ateliers. Ce choix se combine avec celui de la réduction des effectifs des spé-fab.
Pour la CGT, la Direction devrait au contraire augmenter les moyens dédiés aux équipes d’étude et de fabrication de nos avions.
Commentaires CGT
La CGT ne cautionne pas cette baisse drastique des effectifs telle que la Direction Générale l’applique. Celle-ci induit depuis des années une perte de savoir-faire engendrant au final une perte de qualité tant en conception qu’en fabrication de nos avions.
La non-reconnaissance des compétences des salariés, par un manque d’évolution professionnelle, démotive l’ensemble du personnel et créé un mal-être au travail.
L’imposition des congés, la baisse des effectifs et la politique salariale au rabais atteignent aujourd’hui un niveau sans précédent chez Dassault. Il est temps aujourd’hui que les salariés réagissent tous ensemble pour changer la politique de la Direction.
2 janvier 2018