LANGKAWI, Malaisie (Reuters) – L’avion Rafale de Dassault Aviation fait figure de favori pour un contrat d’équipement de l’armée de l’air de la Malaisie estimé à plus de deux milliards de dollars (1,85 milliard d’euros environ), a-t-on appris mercredi de source proche du ministère malaisien de la Défense.
« La haute direction du ministère fait la promotion du Rafale », a déclaré cette source qui a tenu à préserver son anonymat, sa fonction ne l’autorisant pas à parler avec les médias des négociations en cours.
François Hollande est attendu lundi en Malaisie dans le cadre d’une tournée qui le conduira également à Singapour et en Indonésie. Le président français devrait plaider en faveur de l’avion de combat produit par Dassault Aviation.
Dassault a déjà conclu trois contrats avec des pays étrangers (Egypte, Qatar et Inde).
La Malaisie cherche à acquérir 18 avions de combat pour remplacer sa flotte de MiG-29 russes dont la moitié n’est plus en état de voler.
Cité par les médias, le ministre de la Défense, Hishammuddin Hussein, a indiqué que le choix s’effectuerait entre le Rafale et l’Eurofighter Typhoon construit par BAE Systems. Egalement sur les rangs, le russe Soukhoï et le suédois SAAB, qui produit le Gripen, seraient désormais hors course.
Aucun commentaire n’a pu être obtenu auprès des représentants de Dassault au LIMA, le salon des industries de la défense navale et aéronautique qui se tient actuellement sur l’archipel de Langkawi.
Steve Osborne, directeur des ventes militaires de BAE pour la région Asie-Pacifique, a déclaré lui que le Typhoon conservait de solides chances de séduire l’Etat malaisien. Il fait observer que le groupe a déjà remporté des contrats d’équipement militaire en Malaisie. « Nous croyons que cela donne au gouvernement de Malaisie confiance en nous », a-t-il ajouté.
Alors que Dassault a abordé ces négociations dans la discrétion, BAE mène depuis six ans une campagne visible de relations publiques pour remporter le contrat malaisien et a établi un bureau régional dans la capitale, Kuala Lumpur.
Deux sources, l’une proche du secteur, l’autre du gouvernement malaisien, ont précisé qu’il faudrait encore au moins deux ans avant qu’une décision ne soit prise. Le Premier ministre Najib Razak, expliquent ces deux sources, est pour l’heure focalisé sur des sujets plus domestiques à l’approche des élections qui doivent se tenir d’ici 2018.