Monsieur TRAPPIER nous a reçus avec messieurs SEGALEN et PETIT.
Il nous a précisé qu’il voulait surtout tordre le coup à certaines rumeurs. En effet, il a entendu parler de fermetures de sites comme Argenteuil, Biarritz et même Saint cloud. Il nous a donc assuré qu’il n’avait jamais envisagé de fermetures de sites.
Certes, il considère que 9 sites, cela reste un handicap par rapport à nos concurrents qui ont tendance à tout regrouper sur un seul établissement mais il faut faire avec et trouver la solution pour gommer ce handicap.
Contrat Inde :
Sur cette question Mr TRAPPIER nous confirme la signature du contrat avec les 36 avions à fabriquer en France.
Il y a bien une compensation à 50% du contrat réparti entre Dassault, Thales et safran.
Il espère toujours pouvoir négocier sur une suite logique aux 36 Rafale, qui dès lors, se fabriqueraient principalement en Inde.
La cadence 2 est assurée au moins jusqu’en 2021.
D’autres prospects sont en cours et certains paraissent en bonne voie.
La CGT a demandé une compensation financière en citant l’exemple de Thales, le PDG y réfléchit…
Falcon :
Là, la situation est beaucoup plus contrastée, voire préoccupante.
Le marché stagne et les ventes sont faibles, y compris pour nos principaux concurrents Gulfsteam et Bombardier.
Il nous faut donc réussir le Falcon 8X et attendre que les problèmes moteurs (Safran) du Falcon 5X soient résolus. Les cadences vont baisser.
Transformation :
« Pour répondre aux besoins du marché, pour baisser nos coûts, pour compenser nos « handicaps » (les 9 sites) et gagner en compétitivité, il faut modifier drastiquement la société ».
Mr TRAPPIER explique qu’on est dans l’immobilisme et que pendant ce temps nos concurrents bougent. Nous prenons du retard.Ce projet de transformation, qu’il présentera au CCE du 10 octobre, doit être le coup d’accélérateur nécessaire à notre société.
Tout le monde devra y adhérer, du PDG aux compagnons en passant par tous les échelons de la société. Ce projet de transformation sera présenté à l’ensemble des salariés du groupe sur chaque site.
Ce projet traitera de :
- L’usine numérique.
- Comment être efficace pour être meilleur ?
- Comment redonner le goût et la passion aéronautique ?
- Comment avoir des équipes qui décident et qui arbitrent ?
- Comment retrouver de la qualité et du travail bien fait ?
- Pourquoi cette qualité nous échappe ?
Cette adhésion de tous, est pour le PDG la clé de la réussite. On ne peut pas rester comme cela, il faut innover y compris dans l’organisation.
Il y aura des changements partout, y compris au niveau des Directions.
Habillage/déshabillage :
En fin de réunion La CGT est revenue sur le projet d’accord proposé par la Direction.
Nous avons porté devant le PDG la volonté des salariés concernés de voir la négociation se prolonger pour arriver à des solutions acceptables par tous.
Il semblerait que tout le monde ne soit pas sur la même longueur d’onde du côté des Directions.
Pour la CGT la meilleure solution, c’est de conserver l’existant : Changement sur le temps de travail.
Si il y a des ajustements à faire que chacun remplisse son rôle et il n’y aura pas de problème.
Après que nous nous soyons jetés à l’eau, la CFDT a fait ses propositions.
Monsieur TRAPPIER a donc demandé à monsieur PETIT (DRH) de présenter un autre projet.
Affaire à suivre lors de la prochaine réunion programmée le 26 octobre.
Analyse CGT :
Outre le point sur le Rafale Indien, dont tout le monde salue la réussite du contrat, c’est bien la transformation de la société qui était le principal sujet de l’intervention du PDG.
La CGT n’a jamais cru aux fermetures de site et a toujours dénoncé ces rumeurs de peur et de crainte qui ne profitent qu’aux Directions.
Quand le PDG parle de la qualité, de bien travailler, de retour « aux fondamentaux », c’est aussi quelque part un aveu d’échec de la politique d’organisation du travail pratiquée ces dernières années.
La CGT a suffisamment alerté, souvent seule, nos Directions, sur le danger que représentait les malfaçons et la non qualité sur notre avenir, pour apprécier ce discours.
Par contre nous ne faisons pas la même analyse sur le « handicap » que représenterait le fait d’avoir 9 sites. D’abord, parce qu’ils sont tous différents, que ce soit par leurs tailles, leurs fabrications et leurs métiers.
Ensuite parce qu’ils permettent d’être sur différents points du territoire donnant du travail à différents bassins d’emploi que si l’on regroupait tout sur un même site.
Cela profite ainsi au développement des communes et des villes concernées et au tissu industriel local.
C’est aussi le rôle social d’une entreprise comme Dassault de participer par ces temps de crise au redressement du pays.
Cette transformation voulue par nos Dirigeants n’est pas quelque chose de nouveau puisque beaucoup d’entreprises parlent d’usine du futur.
Vouloir bien travailler, oui. Vouloir être efficace, oui.
Mais l’adhésion de tous ne se décrète pas d’un coup de baguette magique.
Elle s’obtient par:
- L’écoute et la concertation avec les IRP et les salariés.
- La reconnaissance, que ce soit en matière de qualification et de salaire.
- Le retour de l’ascenseur social avec la possibilité d’évoluer dans les différentes filières.
- Une politique de formation qui soit valorisante et non pas uniquement basée sur l’adaptation aux postes de travail.
- Une transmission de savoir-faire d’un ancien à un nouveau qui est le véritable gage d’un retour vers la qualité et le travail bien fait.
Enfin sachons garder la dualité de nos fabrications. (Avions d’affaires et militaires)
Pendant des années les Falcon ont permis de compenser la faiblesse de nos ventes Rafale.
Aujourd’hui c’est le contraire.
Il est donc impératif de conserver chez nous la fabrication des Falcon, pour nous permettre demain de reprendre la main face aux inversions des tendances.
Cette stratégie de transformation de la société doit apparaitre de manière significative dans le projet GPEC en discussion actuellement.
Le 29/09/16