GPEC et congé fin de carrière

La DRH nous a envoyé vendredi soir une nouvelle mouture de l’accord GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences)  et contrat de génération. La direction ne prend pas en compte notre demande de faire bénéficier des incitations aux salariés ayant demandé leurs droits à la retraite avant le 7 juillet et partant entre septembre et décembre. Il n’y a pas de petites économies pour la direction, il faudra remettre le couvert. Les salariés bénéficiant des mesures d’incitations se verront payer les jours au CET qu’ils ne pourront pas prendre avant leur date de départ.

Congé de fin de carrière

  • La mise en place d’un congé de fin de carrière est une vieille revendication de la CGT, présente depuis des années dans tous nos repères revendicatifs pour les NAO, sous l’appellation de pré-retraite Dassault. Mais cette revendication est évidemment associée à une politique d’embauches équivalente au nombre de départs. Or aujourd’hui, ce que propose la direction est une nouvelle saignée des effectifs Dassault.

Dans le cadre du contrat de génération, on aurait pu faire une véritable passation entre anciens et nouveaux embauchés avec transmission de savoir-faire. Cela aurait donné au contrat de génération son véritable sens. Car n’oublions pas, que depuis que le contrat de génération existe, on embauche moins de salariés de moins de 30 ans qu’auparavant.

Pas question pour la CGT de s’inscrire dans une politique de baisse des effectifs Dassault totalement injustifiée.

Cette stratégie que la direction a refusé de discuter dans la négociation de cet accord GPEC ne vient pas d’aujourd’hui.

 Que disait M. TRAPPIER en 2015 : « Pour améliorer notre compétitivité dans un contexte extrêmement  concurrentiel, nous devons diminuer les coûts de revient, qui impactent directement les prix de vente malgré la baisse de l’euro. Il faut engager une véritable transformation de la société afin d’atteindre le niveau d’efficacité industrielle et de performances économiques qui nous permette de battre la concurrence tout en dégageant les marges nécessaires aux investissements futurs. Il nous faut aussi augmenter notre flexibilité. »

Cette année, il a été un peu plus précis lors d’une interview au Figaro :« Afin d’accompagner la stratégie, la transformation progressive de la Société à l’ère du numérique est au cœur de tout. Il s’agit de franchir une nouvelle étape dans le pilotage des programmes, l’automatisation de la fabrication, la spécialisation des usines. L’objectif est de serrer les coûts, de gagner en compétitivité tout en améliorant la « flexibilité » industrielle qui permet de lisser les hausses et les baisses de cadences.»

Tout est dit ou presque. Il est dommage que ce débat nous ne l’ayons pas eu lors d’une négociation sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

A quoi ont servi les marges dégagées l’an dernier ? A l’investissement que nenni.

Elles ont servi à augmenter les rémunérations des actionnaires, à donner des actions gratuites aux 2 principaux dirigeants de Dassault Aviation, à acheter des actions, que l’on s’est empressé de détruire. Elles n’ont servi ni à l’investissement, ni à l’emploi, ni aux salaires.

Cette stratégie d’externalisation des charges et de rentabilité financière est bien résumée dans le rapport de l’expert-comptable du CCE de mai 2016.

  • Les heures de fabrication pilotées ont augmenté de 50 000 heures, à 7 566 millions d’heures.
  • Les sous-traitants ont absorbé la totalité de la hausse de la charge de fabrication pilotée de 2015. La charge interne a diminué de 37 000 heures.

C’est donc là la preuve que c’est bien la stratégie de la direction qui est à l’origine de nos difficultés de charges. En effet, si l’on n’avait pas diminué les charges internes par de l’externalisation nous n’en serions pas là, et aucun site n’aurait de problèmes de charge.

Si l’on est d’accord avec cette stratégie suicidaire pour les salariés de nos différents sites, autant le dire de suite.  Ce n’est pas le cas de la CGT qui a toujours lutté pour conserver le travail dans nos établissements.

Approuver cette politique de la DG, c’est reconnaître que l’on est trop cher, et qu’il est nécessaire de baisser les coûts.  La CGT considère que cette politique de la direction mène au déclin de la Société et fragilise ses salariés.

Pour en revenir au congé fin de carrière, la CGT dit oui si embauches compensatoires.

Les différents accords de GPEC qui se sont succédés (non signés par la CGT) n’ont fait qu’acter des baisses d’effectifs,  des disparitions de métiers, de fragilisation des sites débouchant sur des produits qui sont loin de répondre aux exigences de qualité que nos clients attendent d’une société comme Dassault.

Celui qui nous est présenté aujourd’hui ressemble plus à un accord de méthode qu’à un pari sur l’avenir.

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