Hier matin, Mr TRAPPIER accompagné de messieurs SEGALEN et PETIT a réuni les 3 organisations syndicales représentatives. (CGT, CFDT et CGC) à raison de 2 par organisation. La CGT était représentée par Pierre ETCHEGOYEN et André PALUAT.
Le PDG a fait un « balayage » de la situation chez Dassault-Aviation.
Il n’y aura pas de CCE extraordinaire, la situation ne le demande pas. Un CCE se tiendra le 7 juillet à St Cloud. Les objectifs restent les même, il faut vendre du Rafale à l’export et espérer la reprise du marché Falcon. Les seuls contrats égyptiens et du Qatar ne suffiront pas à se substituer au report de la commande française en cours. Le 3ème contrat (commande indienne de 36 avions) serait le bienvenu et permettrait de combler les trous. Mr TRAPPIER reste optimiste. Quant à un 4èmecontrat il faut attendre une remontée du baril de pétrole afin que nos clients potentiels des Emirats puissent revenir vers nous. La concurrence entre les divers vendeurs (américains, russes, suédois et nous même fait rage) et les négociations sont âpres. Le PDG reste néanmoins optimiste sur l’avenir du Rafale. Les difficultés viendraient plutôt du côté des Falcon. En premier lieu le gel du F5X du aux problèmes rencontrés par le moteur Silvercrest de SNECMA nous a fait mal. A ce sujet, notre PDG ne veut pas entendre parler de difficultés chez DASSAULT, seul le moteur est raté.SNECMA a semble-t-il rectifié le tir en mettant en place des équipes renforcées pour livrer un moteur conforme aux plans de charges.L’optimisme suscité par les 90 commandes de 2014 a été douché par les commandes de 2015 qui ont été de 45 avions. Il y a un frein chez tous les constructeurs. On constate que Gulfstream vient grignoter sur notre part de marché. Ils baissent les prix et nous avons été obligés de faire de même. La société se calibre sur 55 Falcon livrés par an pour le moment. Il faut donc baisser les coûts car les américains sont beaucoup moins chers que nous. Tout y est passé, les coûts salariaux, les charges etc…Il y avait comme un petit air d’actualité sociale dans ses propos. Nous l’avons interrogé aussi sur les conséquences des malfaçons et des problèmes rencontrés dans nos livraisons et il n’a pas caché que c’était un réel souci et que cela pouvait influer négativement sur les clients. La société prépare le futur avec un accord avec les anglais sur les drones, le nouveau Falcon, la voilure CORAC en composite etc. Notre PDG reste confiant en l’avenir. Même si la charge BE baisse, les vraies questions concernent les usines en sous charges. Il va essayer de rationaliser au maximum les sites, c’est-à-dire éviter les doublons. Attention à trop rationaliser car l’on peut aussi fragiliser. Qui dit rationaliser dit aussi mobilité, redéfinition des filières etc. Au CCE de juillet, des ajustements seront proposés aux élus pour passer le cap (fin des heures supplémentaires, des intérimaires et diminution des sous-traitants sur place). Si la situation ne s’améliorerait pas d’ici septembre, il faudrait passer à des mesures structurelles qui nous seraient proposées à ce moment-là. Pour la Direction, pas question de plan social ni de chômage partiel (elle n’y est pas favorable). La direction envisage un plan de transformation de la société dans les 10 ans à venir. La CGT a tenu à aborder les sujets qui fâchent dans les usines de productions, notamment autour de l’habillage et le déshabillage et la dénonciation des usages. Il semblerait que Mr TRAPPIER ait demandé à ce que l’on applique la loi. Nous lui avons rappelé justement ce que dit la loi sur le temps d’habillage et de déshabillage et qu’il serait regrettable d’avoir à rechercher un arbitrage en dehors de Dassault-Aviation. Nous espérons être entendus. Il est toujours difficile de commenter à chaud ce qui se dit lors des réunions comme celle-ci mais il nous semble que la société prend un virage et qu’il faudra être vigilant sur l’avenir.
C’est ce que nous ne manquerons pas de faire les élus CGT au CCE du 7 juillet prochain.