« Cette négociation était sûrement inutile »

Ce sont les mots de notre PDG quand il annonce en début de réunion CCE qu’il stoppe la négociation sur l’OTT.
Il va même jusqu’à préciser qu’elle n’était pas une volonté de la Direction Générale mais celle d’une demande de la direction industrielle. Il confirme ainsi les premiers arguments entendus lors de cette négociation qui émanaient d’une demande des établissements et au travers d’eux, des directions et des agents de maîtrise.
Notre PDG vient peut-être de comprendre qu’il faut fermer le bureau des pleurs hiérarchiques qui cachait une forme d’incompétence à gérer l’organisation du travail en la mettant sur le dos des salariés des ateliers de production.
Lors d’un échange avec les élus CCE/CGT qui l’interpellent sur l’organisation du travail, notre PDG convient qu’on ne lui remonte peut être pas tous les éléments puisqu’on lui dit que « tout va toujours très bien ». Il prend acte de notre remarque et semble disposé, comme il l’a promis à la CGT de Mérignac avant le roll-out du 5X, d’avoir un débat contradictoire sur ce sujet avec la CGT.
Notre PDG paraît donc soudain très à l’écoute des salarié(e)s, d’autant que 150 d’entre eux, descendus d’Argenteuil, sont venus lui rappeler en même temps que l’ensemble des autres salarié(e)s en mouvement sur tous les sites à l’appel de la CGT, leur désaccord sur la politique salariale menée depuis de nombreuses années.

Alors effet d’annonce ou réelle prise de conscience de notre PDG ?

Même si tout à coup, notre PDG rallie les remarques de la CGT en se félicitant que, dixit : « nous partageons le même objectif de pouvoir construire des avions », nous restons prudents quant à ce changement de courant de notre direction générale et de ses actionnaires.
Note PDG semble surtout conscient qu’il va y avoir du boulot et qu’il ne pourra pas faire ses avions sans ses salarié(e)s non-cadres de la production où la CGT reste la première organisation syndicale dans ces collèges.
Certains diront qu’il y a deux façons de voir le verre, soit à moitié plein soit à moitié vide. Pour la CGT il est pour le moment plutôt vide et les cadres en font plutôt les frais au travers des dernières NAO avec des augmentations individuelles ne dépassant pas, pour une grande majorité, les 1,5% soit 2,5% en incluant le 1% rafale, de même que les non-cadres avec 0% d’augmentation générale hors 1% rafale.

Maintenant si ce scénario ne voit jamais le jour, ce sera tant mieux et la CGT s’en félicite.
Même si elle apparaît comme une victoire pour certains, gardons à l’esprit que nous n’avons rien gagné mais seulement réussi à maintenir l’existant.
La CGT préfère de loin remercier l’ensemble des salarié(e)s qui se sont toujours mobilisés sur l’OTT et les NAO dans tous les sites et depuis de nombreux mois pour faire entendre notre mécontentement et permettre de faire pencher la balance du bon côté.
Malgré nos contradicteurs de tout horizon qui tentent de nous convaincre que la lutte est vaine si elle n’est pas de masse, ce pied de nez leur prouve qu’il n’y a pas de fatalité.
Si La Direction générale a tenté de s’attaquer une nouvelle fois à l’histoire de nos acquis, en témoignent nos livres d’histoire, pas un de ces acquis ne s’est obtenu par de sympathiques négociations entre amis. Tous ont été le fruit de batailles plus ou moins longues dans lesquelles la solidarité et la mobilisation des salarié(e)s ont permis de faire la différence.
Pour la CGT les attaques ne se négocient pas, elles se combattent. Bravo à ceux qui s’y sont inscrits !!!