Accord pour la vente de 36 Rafale « prêts à voler » à l’Inde

La France et l’Inde ont conclu vendredi un accord pour la livraison de 36 Rafale de Dassault Aviation fabriqués en France, le second contrat à l’export scellé pour l’avion de combat français après celui avec l’Egypte.

« J’ai demandé au président (François Hollande) la fourniture de 36 Rafale prêts à voler à l’Inde« , a annoncé le Premier ministre indien Narendra Modi au premier jour d’une visite officielle en France, aux côtés de François Hollande.

Il a précisé lors d’une conférence de presse que les termes et conditions du contrat devaient encore être finalisés et le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, se rendra rapidement en Inde à cet effet, a dit le président français.

Cet accord est séparé des négociations exclusives entamées il y a trois ans pour la livraison de 126 Rafale à New Delhi, dont 108 devraient être fabriqués en Inde par Hindustan Aeronautics Limited (HAL), ce qui rend les négociations compliquées, a-t-on appris de source française.

La vente qui a fait l’objet d’un accord vendredi portera dès lors sur des avions fabriqués uniquement en France.

Selon des sources au ministère français de la Défense, les gouvernements indien français ont accéléré en décembre dernier des négociations qui se sont poursuivies jusqu’à vendredi.

« C’est une grande fierté pour nous, un grand honneur que nous fait l’Inde », s’est réjoui sur Europe 1 le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier.

« Il y a très certainement un réel besoin opérationnel, l’Inde a besoin d’avions de combat de la même manière qu’un certain nombre de pays s’équipent, et par conséquent, il y avait une volonté d’accélérer le processus », a-t-il ajouté.

L’armée de l’air indienne entretient des relations anciennes avec Dassault Aviation, qui lui a déjà fourni dans le passé des Mirage 2000. Deux Mirage 2000 modernisés par le constructeur français ont été livrés le mois dernier aux autorités indiennes et cohabiteront ainsi avec les Rafale.

SOULAGEMENT POUR LES FINANCES DE LA FRANCE

Dassault Aviation a signé le 16 février dernier son premier contrat d’exportation de l’avion avec l’Egypte, qui a commandé 24 Rafale. Le motoriste Safran ainsi que l’équipementier aéronautique Thales participent également à ce programme.

« Avec les 24 Rafale vendus à l’Egypte, l’hypothèse d’exportation de la programmation militaire 2014-2019 est réglée », dit-on à la Défense, qui salue une « excellente nouvelle pour notre équilibre financier et pour nos industriels ».

La LPM tablait en effet sur deux contrats export du Rafale d’ici 2017 pour pérenniser la chaîne industrielle de l’avion de chasse au-delà de 2018, date de la fin de la livraison à l’armée française des 180 appareils commandés.

L’armée française prend en principe réception de 11 Rafale par an, mais le gouvernement comptait en prélever une quarantaine d’ici 2017 pour des clients étrangers, afin de soulager son budget.

Dès cette année, seuls huit Rafale seront réceptionnés par l’armée française, puisque l’Egypte en a demandé trois, et la production des quatre années suivantes sera partagée à égalité entre les deux pays, a-t-on précisé au ministère de la Défense.

La chaîne industrielle pourra monter en puissance pour répondre à une éventuelle augmentation de la demande, le nombre de 11 avions par an étant le minimum jugé indispensable par Dassault pour poursuivre la production.

Le Rafale est utilisé depuis 1998 par l’armée française, qui a commandé au total 180 Rafale, un avion qui n’avait jamais été vendu à l’export avant février.

La conclusion de ces contrats pourrait faire boule de neige.

Les discussions avec le Qatar, pour 24 commandes fermes et 12 options, sont à un stade avancé, selon des sources proches du dossier, tandis que les Emirats arabes unis s’intéressent toujours à une commande qui pourrait aller jusqu’à 60 appareils.

Dassault Aviation attend aussi depuis la mi-2013 le lancement d’un appel d’offres en Malaisie. Le Koweït, l’Indonésie et la Belgique sont autant d’autres perspectives

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