L’émir du Qatar rencontre ce lundi 23 juin le président de la République française. Son pays envisage l’achat de 72 avions de combats. Le Rafale est en bonne position face au Typhoon du consortium Eurofighter et aux F18 et F15 de Boeing.
« Inch Allah », confie l’un des industriels de la team Rafale. Dassault Aviation et ses partenaires Thales et Safran, attendent beaucoup de la visite ce lundi 23 juin de l’émir du Qatar en France. La France et Dassault Aviation pourraient enfin décrocher ce qu’ils attendent depuis plus de dix ans : un premier contrat à l’export pour l’avion de combat français. L’émir Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani doit en effet rencontrer François Hollande et procéder à une signature d’accords avant leur dîner officiel. Le Rafale sera-t-il au menu ? Rien n’est sûr mais les couloirs des chancelleries et des Etats-majors bruissent de manière positive. « Les Qataris font savoir que le Rafale est l’avion qui leur convient mais nous restons extrêmement prudents », indique une source proche du dossier. Le Qatar pourrait ainsi devenir le premier acheteur du Rafale, avant l’Inde, qui négocie toujours l’achat de 126 appareils de combat.
Depuis 2011, le Qatar a en effet prévu d’acheter 72 chasseurs. Cette opération est considérée comme un des investissements de défense prioritaires. L’émirat a mené des évaluations poussées durant l’année 2012. Et le Rafale dispose de certains atouts dans la compétition qui l’oppose au Typhoon du consortium Eurofigthter, et aux appareils de Boeing.
Relation de confiance
D’une part, Dassault Aviation a noué une relation de confiance avec le Qatar depuis de nombreuses années. Les Qataris sont en effet équipés aujourd’hui de 12 Mirage 2000 et d’avions d’entrainement AlphaJet. Et durant le conflit libyen, les chasseurs des deux pays ont souvent opéré ensemble.
Sur le plan technique, le Rafale est également bien placé. L’avion dispose en standard de la panoplie de l’avion de combat : son radar à antenne électronique, la nacelle de reconnaissance, une importante capacité d’emport d’arme, le ravitaillement en vol d’appareil à d’appareil.… Alors que certains de ces éléments sont encore en cours de développement ou de financement chez le Typhoon du consortium Eurofigther.
Une commande en deux lots
Enfin, il semble peu probable que la Qatar opte pour le F-15 américain… qui équipe déjà son puissant voisin l’Arabie Saoudite qui a passé commande de 84 exemplaires fin 2011. La Qatar devrait scinder sa commande de 72 appareils en deux lots. Soit pour privilégier une double source, comme à son habitude, soit pour étaler les commandes dans le temps. Après les multiples espoirs douchés pour exporter le Rafale, les industriels préfèrent ne pas s’enflammer à propos de cette visite officielle. Après Paris, l’émir se rend à Londres, où le gouvernement est bien décidé à vendre son Typhoon.