GENEVE, 19 mai (Reuters) – Le PDG de Dassault Aviation s’est dit « rassuré » lundi par la large majorité acquise par le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP) la semaine dernière aux élections législatives en Inde, espérant que cette victoire permettrait de signer avant la fin de l’année un contrat pour 126 Rafale, en négociation depuis le début 2012.
Le constructeur français, qui n’a jamais exporté son avion de combat depuis le lancement de celui-ci en 1989, compte beaucoup sur cette commande estimée à 15 milliards de dollars. Elle pourrait, en outre, permettre à la France de reporter une partie des 11 livraisons qu’elle reçoit chaque année et de soulager ainsi ses finances publiques.
« Pour nous, c’est rassurant car je pense que cela va encore accélérer le processus », a dit Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, à des journalistes en marge du salon de l’aviation d’affaires Ebace, à Genève.
Interrogé sur le fait de savoir si le contrat pourrait être finalement signé avant la fin de l’année, il a répondu : « Je l’espère. »
Eric Trappier s’est également déclaré conforté par la réputation du futur Premier ministre, Narendra Modi, qui souhaite développer l’industrie indienne. Le patron de Dassault Aviation a rappelé qu’outre le volet purement militaire de la commande des avions de combat, le groupe français avait noué des partenariats industriels avec les groupes public HAL et privé Reliance.
Le Rafale, en lice pour au moins quatre autres contrats à l’export, a connu deux échecs l’an passé, l’un au Brésil et l’autre en Suisse face au Gripen du suédois Saab. Mais les électeurs helvétiques ont rejeté dimanche le projet d’achat de 22 Gripen pour un montant estimé à 3,5 milliards de dollars.
« Ce dossier Gripen devait présenter quelques risques. C’était le seul candidat à présenter un développement très complet », a commenté Eric Trappier, soulignant que les deux autres avions en lice étaient déjà utilisés par des forces armées.
Le Rafale et le Typhoon du consortium Eurofighter (Airbus Group -BAE Systems –Finmeccanica ) étaient les deux autres candidats pour ce contrat.
« Notre offre n’est plus valable en l’état mais elle peut le redevenir si on nous le demandait », a ajouté Eric Trappier.
Il a dit ne pas savoir si le gouvernement suisse relancerait le processus.
Le patron d’Airbus Defence & Space, Bernhard Gerwert, a de son côté souligné qu’il ne pensait pas que la Suisse relancerait rapidement un projet d’achat d’avions de chasse.