L’avionneur a présenté lundi au salon de l’aviation d’affaires de Genève son nouveau jet d’affaires à très long rayon d’action, appelé à devenir le nouveau fleuron de la gamme, en complément du 7X.
Après avoir tenu la vedette au salon de l’aviation d’affaires de Las Vegas , avec le lancement du Falcon 5X, Dassault Aviation espère bien récidiver au salon Ebace de Genève, qui ouvrira ses portes ce mardi. L’avionneur européen a en effet dévoilé, ce lundi sur les bords du lac Léman, son nouveau Falcon 8X, appelé à devenir le nouveau fleuron de sa gamme, en complément du 7X. Développé en grand secret sous le nom de code de M1000, ce nouveau jet d’affaires, qui devrait avoisiner les 55 millions de dollars, devrait effectuer son premier vol au premier trimestre 2015, pour des premières livraisons fin 2016.
Dérivé du 7X, entré en service en 2007, le 8X permettra à Dassault de venir concurrencer Gulfstream et Bombardier sur le marché très haut de gamme des jets intercontinentaux à très grand rayon d’action (près de 12.000 km), devenu le segment le plus porteur de l’aviation d’affaires à la faveur de la mondialisation et de l’avènement des pays émergents. « Le lancement du 8X, après celui du 5X, nous permet d’offrir une gamme complète, avec six modèles de Falcon d’un rayon d’action de 3.000 à 6.450 milles nautiques (de 5.000 à 11.950 km), explique Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation. ll devrait nous permettre d’accrocher de nouveaux clients et de profiter au mieux de la reprise du marché ».
« Pas encore le grand redémarrage »
Une reprise qui continue toutefois à se faire attendre, malgré les efforts des constructeurs pour relancer les ventes à coup de nouveautés. Après cinq années de recul, l’année 2013 s’était soldée par une petite hausse de 0,9 % des ventes de jets d’affaires, selon les chiffres de l’association Gama des constructeurs d’avions d’affaires. Et l’année 2014 a bien commencé, avec un bon de 10,4 % des livraisons de jets d’affaires.
Tous les espoirs d’un véritable redécollage sont donc permis pour cette année, même si le PDG de dassault Aviation reste prudent. « Nous avons beaucoup de prospects, mais ça n’est pas encore le grand redémarrage », explique-t-il. Au premier trimestre, les prises de commandes se sont ainsi réduites à 12 Falcon, contre 14 pour la même période de 2013 et le chiffre d’affaires Falcon a baissé de 3,4 %, à 397 millions d’euros. Et pour l’ensemble de l’année, Dassault table sur 70 livraisons de Falcon, contre 77 en 2013 et un chiffre d’affaires en baisse comparé à 2013.
Un investissement d’un demi-milliard d’euros
Le lancement de deux nouveaux modèles devrait néanmoins doper les prises de commandes, même si le PDG de Dassault Aviation se refuse encore à avancer le moindre chiffre en ce domaine. « Nous sommes très satisfaits de l’accueil fait par le marché au 5 X et nous aurons déjà des commandes fermes pour le 8X dès son annonce », affirme-t-il. Le 8X espère notamment bénéficier du succès de son prédéesseur, le 7X, déjà livré à plus de 250 exemplaires. Cependant, les 500 millions d’euros d’investissement consentis par Dassault Aviation pour lancer le 8X, ajoutés au milliard d’euros déboursé pour le 5X, n’en restent pas moins un gros pari sur l’avenir. « Ces deux lancements en un an représentent un effort d’autofinancement assez exceptionnel, qui se verra dans les comptes de la société, souligne Eric Trappier. Il est rendu possible par la bonne santé de l’entreprise et l’implication de notre actionnaire ».