Le numéro un de la CGT Thierry Lepaon déplore que le Medef soit devenu «le seul curseur» du gouvernement et regrette que le gouvernement «manque totalement d’ambition» sur l’emploi, dans un entretien au vitriol publié jeudi par Le Parisien à l’ouverture de la deuxième conférence sociale.
Le secrétaire général de la centrale de Montreuil dit attendre de cette rencontre entre syndicats, patronat et gouvernement, qu’elle réponde aux aspirations du monde du travail, mais estime que cela semble «mal parti». Pour lui, la conférence va «passer à côté» des priorités des salariés, l’emploi et les salaires.
M. Lepaon indique qu’il voit un «changement manifeste» par rapport à la rencontre de l’an dernier, le patronat étant devenu le «seul curseur du gouvernement, qui a tort de ne pas entendre ce que disent les salariés».
Sur le délicat sujet des retraites, il estime que le gouvernement n’a que «deux recettes»: «un marteau et une enclume avec, entre les deux, les salariés et les retraités». Il rappelle aussi qu’un allongement de la durée de cotisation à 44 ans serait un «casus belli» pour son syndicat, déplorant un risque de désespoir chez les jeunes.
«A ce rythme-là, les jeunes en auront assez de cotiser, et un jour ou l’autre, le système explosera», met-il en garde.
M. Lepaon assure toutefois ne pas regretter que la CGT ait pris position pour François Hollande lors de la campagne présidentielle. Mais, il estime qu’il «a mis en stand-by son programme social».
«Dire aux gens +Votez pour moi+ et ne pas tenir ses engagements de changement social, voilà une des raisons de la montée actuelle du Front national», lance le responsable CGT.