Les Organisations Syndicales étaient convoquées par la Direction Générale le 14 mai dernier pour entendre ses explications quant au retrait à signature de l’accord de Participation sur lequel CFDT et CGC avaient annoncé leur engagement de l’entre-soi syndical sans aucune consultation du personnel.
A l’inverse, la CGT estimait normal d’interroger les salariés afin de savoir si, oui ou non, elle devait signer cet accord. La réponse suite à cette consultation a donc été en défaveur d’une signature CGT, ce que nous respecterons.
Seulement voilà il faut recommencer cette négociation mais pourquoi ?
Sur explication de la DG:
Le Conseil d’État statue sur le fait que les crédits d’impôts accordés aux entreprises, Crédit Impôt Recherche (CIR), Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE) ne peuvent être intégrés au calcul de la participation pour cause d’augmentation mécanique de celle-ci de 8,5 M€ qui provoquerait un risque potentiel de redressement fiscal pour l’entreprise voire pour les salariés qui en auraient bénéficié.
Cependant cette règle ne concernerait que les accords de participation légaux et non les accords dérogatoires ; il existe donc un vide juridique dans lequel la direction ne veut pas prendre le risque de se fourvoyer par principe de précaution et jusque-là on peut le comprendre.
La négociation qui n’était donc pas encore terminée mais qui semblait statuer sur un recul de la part salariale de 33% à 27,5 % est donc remise en cause à 1 mois de l’obligation d’un consensus avant le retour à la loi.
Pour autant, cette situation ne doit pas une nouvelle fois servir de bouc émissaire à une fonte perpétuelle de notre pouvoir d’achat car selon les explications données en mars 2012, notre DG, toujours en proie à une austérité sociale pour les salariés, tentait de nous faire croire que la participation était du salaire et que nous ne pouvions pas jouer sur tous les tableaux pour justifier les manquements de leur politique salariale.
Sauf qu’aujourd’hui, en partant de ce principe ce sont eux qui jouent sur tous les tableaux.
En effet, l’argument de la participation leur permet une première fois de maintenir le statu quo sur la politique des salaires et une deuxième fois, sous couvert de forfait social, de nous amputer sans complexe celle-là même qui lui servait d’argument. En déduction, baisse de participation s’inscrit donc dans baisse de salaire selon leur propre démonstration.
Ne cherchez pas plus loin, la DG gagne bien sur les deux tableaux et vous … « Comme d’hab… »
La CGT a toujours dénoncé cette pratique pour maintenir des salaires qui ne suivent pas l’inflation et c’est pourquoi elle a souvent proposé qu’une partie de la participation soit effectivement incluse sous forme de salaire mais si la DG joue l’amalgame en théorie, dans les faits elle ne le souhaite bien évidemment pas.
Il convient donc de préciser que pour la CGT, la non signature d’un tel accord était au départ bien sûr une question de fond que le vote des salariés est venu conforter. Par contre quel qu’eut été le résultat de cette consultation, la CGT, dans un souci démocratique, aurait respecté le choix fait par les salariés au risque même de décevoir ses propres syndiqués. Cette situation n’aura pas lieu puisque dans les deux cas vous avez répondu NON à la signature de la CGT pour cet accord encore à perte.
Pour autant, nous sommes déçus une fois de plus du manque d’unité syndicale dans cette négociation car une fois de plus il ne permettra pas le rapport de force.
Nous ne blâmons pas tant le choix de la signature de l’ancien accord ou de tout autre nouvel accord de la part de la CFDT ou de la CGC puisque sur le principe et en fonction du résultat qu’eut été la consultation des salariés, elle aurait pu être acquise pour nous aussi.
Non, ce que nous blâmons c’est le principe démocratique de leur choix qui ne se base que sur une soit disant consultation de leurs propres syndiqués alors même que l’idée d’une consultation sous forme de pétition de l’ensemble des salariés émanait de leurs propres propositions lors des toutes premières réunions de négociation. Pétition qui du reste n’a jamais vue le jour.
Mais dernièrement, dans un tract la CFTD partait du principe suivant :
« Consulter l’ensemble des Salariés de la Société pour connaître leurs avis sur les 2 accords ?
La CFDT était favorable à cette solution, dès lors qu’elle se faisait de manière intersyndicale
(Avec CGC et CGT). Faute de consensus intersyndical sur cette question, la CFDT a fait le choix de
Consulter ses adhérents/es sur tous les sites afin qu’ils/elles fassent connaître leurs positions. »
Hors nous vous avons consultés preuve que nous étions donc pour ce consensus et cette consultation.
Mais dans un autre tract la CGC partait du principe suivant :
« la CFE-CGC a signifié à la Direction Générale son intention de signature des accords de PARTICIPATION et INTERESSEMENT tels qu’ils ont été négociés et proposés par la DRH.
A l’issue de 4 mois d’une négociation particulièrement engagée pour vos représentants CFE-CGC, nous avons abouti à un compromis qui a reçu l’aval de la majorité d’entre vous. »
Alors qui était cette majorité qui a donné cet aval ? Syndiqués, salariés ? Cadre Dirigeant de la CGC ?
Bref, pourquoi ne pas consulter les salariés si ce n’est par crainte de leur réponse.
Ce qui dans l’état actuel des choses les aurait obligés à se battre pour la cause commune hors cette notion semble bel et bien révolue pour certain.
Malheureusement aujourd’hui nous ne sommes plus dans des luttes pour gagner des avancées sociales mais pour ne pas les perdre et force est de constater que ce manque d’unité fait que nous perdons constamment car le rapport de force n’existe plus. Mais pourquoi ?
Sûrement par peur de perdre plus. Cette formidable peur, l’arme préférée de notre DG dans tous ses discours ou lettre de vœux. La fameuse peur du lendemain, « on ne sait jamais ce qui peut arriver » ou « si vous n’êtes pas bien, allez voir ailleurs ». L’art de la manipulation sociale par la propagande de la peur que sait manipuler à la perfection notre DG tout comme le reste de nos médias chiens de garde du pouvoir.
CONCLUSION
Nous pensons donc que le choix fait par nos autres partenaires sociaux n’est finalement pas en phase au regard de la consultation des salariés et que l’entre-soi de la pensée commune de certains syndicats n’a pas à choisir sur des sujets aussi sensibles en lieu et place des salariés. Ils ne sont de toute façon pas plus représentatifs en nombre que les participants qui ont joué le jeu démocratique du vote.
Mais rassurez-vous, ceux à qui profite le débat sur le coût travail, car c’est toujours au fond de ça dont il s’agit, s’en sortent une fois de plus grandis dans leur orgueil, dans leurs méthodes et surtout dans leur portefeuille qui grossit tous les jours sur votre dos.
Mais n’ayez pas de doute là-dessus, c’est bien vous qui créez de la richesse car n’oubliez pas que quelque soit le poste que vous occupez, si demain celui-ci disparaissait purement et simplement mais que la tâche qui lui incombe existait toujours et qu’elle ne se réalisait pas par d’autres moyens….. Alors….que représenteriez-vous pour l’entreprise? Plutôt un coût ou tout simplement une perte de richesse pour celle-ci ?