Quel avenir pour le statut cadre ?

Apres deux années de discussions préparatoires, c’est en septembre 2016 qu’ont véritablement débuté les négociations pour faire évoluer le dispositif conventionnel dans le secteur de la métallurgie, comprenant aujourd’hui 78 conventions collectives, dont une convention collective nationale des ingénieurs et cadres : au total, 1,4 million de salariés sont concernés.

Avec une remise en cause des classifications basées sur la reconnaissance des qualifications, c’est-à-dire l’intégralité des savoirs et des savoirs- faire des salariés, au profit d’un système de classement des postes de travail, un sérieux coup serait porté au statut cadre.

L’UIMM (Unions des Industries et des Métiers de la Métallurgie) ne s’en cache pas, d’ailleurs, qui en a fait son objectif dans ces négociations.

L’UGICT-CGT défendra un périmètre du statut de l’encadrement qui couvrira toute sa diversité sur la base de l’autonomie, de l’expertise requise et de la responsabilité. Des critères qui, pour être véritablement opérationnels,  « doivent être accompagnés de moyens, avec des droits, acquis mais aussi nouveaux, et des garantie collectives », précise Marie-José Kotlicki (secrétaire générale de l’UGICT-CGT).

Si rien n’est encore écrit, la CGT veut faire prendre conscience que le nouveau dispositif conventionnel voulu par l’UIMM s’inscrit dans une stratégie globale de flexibilité et de réduction des couts : «La mise en place d’un mécanisme de classement des postes et non des individus serait l’outil manquant du lean management. La boucle serait alors bouclée dans l’organisation du travail », analyse David Meyer, co-animateur du secteur Politique  revendicative de la fédération CGT de la Métallurgie.

Au cours des derniers mois, des avancées ont été obtenues, avec la volonté de la fédération de construire une démarche intersyndicale, notamment sur la question de l’encadrement et sur les droits attachés au statut. Sur la question des diplômes, le patronat de la branche s’est par exemple dit prêt à accorder une reconnaissance « à titre indicatif » : »c’est une avancée importante dans la mesure où il en faisait une ligne rouge à l’ouverture des discussions », explique Laurent Trombini (coresponsable du secteur Politique revendicative).

Egalement sur la table, ce que les négociateurs appellent  un «clapet anti retour » : un mécanisme qui empêcherait toute fluctuation de salaire en cas de déclassement du poste.

A l’origine, l’UIMM voulait clôturer les négociations en 18 mois. Alors qu’il reste encore de nombreux thèmes à traiter, comme la protection sociale, les conditions de travail, la formation professionnelle ou les relations individuelles de travail, elle espérait trouver un accord sur les classifications avant la fin d’année.

 

Face à cette négociation qualifiée « d’historique » par ses propres acteurs, la CGT alerte sur les conséquences désastreuses d’un classement par poste de travail.

                                                                                                                               30/11/2017

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